Le canal d'Ille et Rance à Tinténiac
Le canal d'Ille-et-Rance est un canal à petit gabarit qui relie les villes de Rennes et de Saint-Malo.
La plus grande partie de son cours est constituée du lit de l’Ille (qui alimente naturellement le canal en eau dans sa partie aval jusqu’à Rennes et qui reçoit aussi des eaux d’autres petites rivières comme l’Illet, petite Ille, à Saint-Grégoire aux portes de Rennes et base d’une station réputée nationalement pour les sports nautiques). Cette partie aval de l’Ille, rivière affluent naturel de la Vilaine a ainsi a été canalisée à partir du bief des écluses d’Hédé qui donnent accès au canal artificiel reliant l’Ille à la Rance. Le canal en amont de ce bief est alimenté en eau par des rigoles, fossés et ruisseaux artificiels détournant notamment l’eau de l’étang de Hédé.
L'idée d'ouvrir une voie de navigation intérieure en Bretagne date du xvie siècle. Ce furent les différents blocus maritimes, imposés depuis 1688 sous le règne de Louis XIV qui amenèrent les États de Bretagne à faire étudier la mise en place d’un réseau de canaux, en Bretagne, et aussi dans le Maine, par une commission spéciale crée fin 1782 : la commission intermédiaire pour la navigation intérieure de la province. Partant de cette idée, cette commission présente au roi Louis XVI, le 31 octobre 1784, une carte générale des projets étudiés qu'elle lui commente. Il décide du tracé à retenir pour le canal devant relier les rivières Vilaine et Rance, pour permettre la navigation entre Rennes et Saint-Malo, et de poursuivre par la Vilaine, réalisant ainsi la liaison Manche-Océan.
La Révolution française ne permit pas le démarrage des travaux, et il fallut attendre le tout début du XIXe siècle, pour convaincre le consul Napoléon Bonaparte de l'intérêt de débloquer ce projet. Il est effectué par arrêt consulaire du 21 pluviôse an XI (11 février 1804) suite à de nouvelles menaces de blocus maritime par l'Angleterre.
Les travaux s'échelonnèrent entre le printemps 1804 et l'automne 1832, en grande partie ralentis par les dépenses de guerre et les évolutions des rapports diplomatiques entre laFrance et l'Angleterre.
Les travaux employèrent presque uniquement des ouvriers locaux. Quelques dizaines d'insoumis et de déserteurs des armées, ainsi qu'un bataillon incomplet de prisonniers espagnols de 292 hommes furent incorporés aux équipes de chantiers, pendant quelques semaines.
À partir de 1923, les progrès du chemin de fer mettent un point final au « fret » par voie d’eau (douce) entre Rennes et la Manche. Aujourd’hui, les chevaux de halage ont laissé place aux pêcheurs, promeneurs, sportifs. Gabares et chalands disparus, le canal, lui-même n’ouvre plus ses écluses qu’aux plaisanciers.
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