Bon sang j'suis en retard!

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lundi 24 août 2020

24 août - Saint Barthélemy -Gaspard de Coligny

24 août - Saint Barthélemy -Gaspard de Coligny


Le 24 août est le jour de la Saint Barthélemy et cette date touche intimement Tinténiac. Pour en savoir plus, il nous faut remonter au XVI siècle en 1572.
Nous sommes en pleine guerre de religion et pour concrétiser la paix entre les deux partis religieux, Catherine de Médicis projette de marier sa fille Marguerite de Valois avec le prince protestant Henri de Navarre, futur Henri IV. 



Le mariage princier initialement prévu pour le mois de mai 1572, est repoussé au 18 août 1572, suite au décès de Jeanne d'Albret, mère d'Henri de Navarre. Il n'est accepté ni par les catholiques intransigeants, ni par le pape qui demande la conversion du fiancé, refusant ainsi d'envoyer la dispense de consanguinité.


Le mariage est célébré le 18 août 1572, à l'occasion de festivités grandioses auxquelles sont conviés tous les grands du royaume, y compris les protestants, dans un esprit de concorde et de réconciliation.



Le mariage réunit à Paris la présence d'un très grand nombre de gentilshommes protestants venus escorter leur prince. Or, Paris s'avère être une ville farouchement anti-huguenote, et les Parisiens, catholiques à l'extrême, n'acceptent pas leur présence. Du fait du martèlement des prédicateurs, capucins et dominicains au premier chef, le mariage d'une fille de France avec un protestant, fût-il prince du sang, leur fait horreur. Le peuple parisien est très mécontent : les récoltes ont été mauvaises ; la hausse des prix et le luxe déployé à l'occasion des noces royales accentuent leur colère



Jusqu'à la révolution, Les Iffs et le chateau de Montmuran propriété des Laval
puis Coligny faisait partie intégrante de Tinténiac photo JM Bergougniou

Les Guise ne sont pas prêts à laisser la place aux Montmorency. François, duc de Montmorency et gouverneur de Paris, ne parvient pas à contrôler les troubles urbains. Cédant face au danger parisien, il préfère quitter la ville quelques jours après le mariage.




L'amiral de Coligny seigneur de Tinténiac


Le 22 août 1572, un attentat à l'arquebuse, attribué à un certain Maurevert, est perpétré contre Gaspard de Coligny à sa sortie du Louvre, alors qu'il se dirige vers son hôtel, rue Béthizy.

L'Amiral s’en tire avec l'index de la main droite arraché et le bras gauche labouré par une balle qui y reste fichée.



La tentative d'assassinat de Coligny constitue l'événement déclencheur, le « premier acte » de la crise qui va mener au massacre. Les protestants s'élèvent contre cet attentat visant leur chef le plus respecté, et réclament vengeance. La capitale se trouve au bord de la guerre civile entre les partisans des Guise et les huguenots. Pour rassurer Coligny et les protestants, le roi vient avec sa cour au chevet du blessé, et lui promet justice. Devant la reculade du roi face aux protestants, les Guise font mine de quitter la capitale, laissant le roi et la reine-mère dans le plus grand désarroi. Charles IX et Catherine de Médicis prennent peur de se retrouver seuls avec les protestants.


La Saint-Barthélemy - Coligny defenestré 

Peu de temps après cette décision, les autorités municipales de Paris furent convoquées. Il leur fut ordonné de fermer les portes de la ville et d'armer les bourgeois afin de prévenir toute tentative de soulèvement. Le commandement des opérations militaires fut confié au duc de Guise et à son oncle le duc d'Aumale. Ils ont l'appui des princes connus pour leur intransigeance au sein du cercle royal ; le duc de Nevers, le duc de Montpensier et le bâtard d'Angoulême.

le duc de Guise
Le « commando » du duc de Guise fut mené rue de Béthizy, au logis de l'amiral de Coligny, qui fut tiré de son lit, achevé et défenestré.

Les nobles protestants logés au Louvre furent évacués du palais puis massacrés dans les rues avoisinantes (on comptait parmi eux notamment Pardaillan, Saint-Martin, Bourcesa, Armand de Clermont de Piles, Beaudiné, Puy Viaud, Berny, Quellenec, baron du Pons8[source insuffisante]). Leurs corps rassemblés devant le palais furent dénudés, traînés dans les rues puis jetés dans la Seine9.

Les troupes de Guise s'attaquèrent ensuite aux chefs protestants logés dans le faubourg Saint-Germain (qui était à cette époque encore en dehors de la ville). Le contretemps apporté par la fermeture des portes de la ville et la disparition de ses clefs permit aux protestants d'organiser une riposte et de s'enfuir (comme Jacques Nompar de Caumont ou Gabriel Ier de Montgommery).


Mais en quai Tinténiac est-elle concernée par ce massacre?



 Charlotte de Laval au décès de ses parents eut en partage la châtellenie de Tinténiac, et épousa en 1547 le célèbre amiral de France Gaspard de Coligny. 


L'amiral de France a la charge des côtes de Picardie, de Normandie, d'Aunis et de Saintonge. Sa charge va s'étendre au début du XVIIe siècle, à la Guyenne puis à la Provence. 

En temps de guerre, il est chargé de rassembler les navires marchands français pour constituer la flotte. Il doit armer, équiper et ravitailler les navires pour la course, donner les lettres de marque aux corsaires (la course est alors la forme principale de guerre maritime). 

Vitrail de l'église des Iffs r(1587?) représentant Coligny en béret bleu
photo JM Bergougniou 

En temps de paix, il s'occupe de l'entretien de la flotte royale, quand elle existe, mais surtout du commerce maritime et de la flotte marchande.
Durant l'ère moderne, peu d'amiraux ont été des marins — d'ailleurs, à l'exception de Claude d'Annebaut, aucun d'entre eux n'a commandé effectivement la flotte.

Montmuran Les Iffs le pont-levis photo JM Bergougniou

Gaspard de Coligny nait à Châtillon en 1519. Son père était d’une famille ancienne et avait épousé en 1514 Louise de Montmorency, veuve de Fercy de Mailly dont elle avait trois enfants. Gaspard Ier mourut en Guyenne en 1522.







La tour la plus ancienne date du XIIIe siècle photo JM Bergougniou


Gaspard II avait trois ans, et s’était déjà fait remarquer par son goût pour les jeux guerriers. Il fut élevé par sa mère, Louise, avec ses trois frères : ses aînés Pierre (1515-1528) et Odet (1517) et son cadet François (1520).

Les jeunes Coligny reçurent une éducation humaniste. Leur précepteur, Nicolas Bérault, correspondait avec Érasme et Guillaume Budé.

Montmuran les Iffs système de défense photo JM Bergougniou

En 1530, Louise de Montmorency, la mère de Gaspard, fut nommée dame d’honneur d’Éléonore d’Autriche et la famille se retrouva à la cour.

Politiquement, la France, l'empire de Charles Quint son rival et les États Pontificaux étaient les plus grandes puissances européennes. Il faut y ajouter l’Angleterre dont le soutien pouvait faire pencher la balance d’un côté ou de l’autre en cas de conflit.



Du Guesclin est armé chevalier dans la chapelle de Montmuran
photo JM Bergougniou

Sur le plan religieux, la France s’était engagée dans la voie d’une certaine indépendance avec le concordat de Bologne. L’humanisme se répandait et avec lui une critique des pratiques religieuses qui appelait des réformes et provoquait des oppositions au sein de l’université et des ordres religieux inquiets de la diffusion des idées luthériennes.
Montmuran Les Iffs photo JM Bergougniou

En 1533, l'année du schisme entre Rome et l'Angleterre, François Ier maria son fils Henri, le dauphin, à la nièce du pape Clément VII, Catherine de Médicis.

Coligny poursuivait ses études en compagnie des enfants du roi avec pour maître Guillaume du Maine, abbé de Beaulieu.

La cour se déplaçait beaucoup, et les jeunes Coligny suivaient le roi de château en château. Gaspard s’était fait des amis, notamment le jeune François de Guise.

En 1542, les Coligny allaient faire leurs premières armes.

La guerre déclarée contre Charles Quint, Gaspard fit campagne au Luxembourg, dans le Comté de Flandre, en Italie où il participa à la victoire sans lendemain de Cérisoles. La paix signée avec l'empereur (1544) il prit part à l'offensive navale commandée par Claude d'Annebault contre les Anglais.

Les Iffs Les Cuisines du château photo JM Bergougniou

Plusieurs fois blessé dans ces combats, il se distingua pour son audace. La paix fut signée avec Henri VIII d'Angleterre en 1546 laissant Coligny libre de faire, comme c'était l'usage à l'époque pour les jeunes gens de bonne famille, un voyage en Italie. Il séjourna notamment à Ferrare chez la duchesse d'Este, mais la mort de François Ier le 31 mars 1547 précipita son retour en France.


Un des premiers gestes du nouveau roi fut de rappeler l'oncle de Gaspard, le connétable de Montmorency. Gaspard, quant à lui, fut nommé gentilhomme ordinaire de la chambre du roi et décoré de l'ordre de Saint-Michel.


Eglise de Tinténiac Armes des Laval photo JM Bergougniou

En 1547, il reçut la charge de colonel général des Bandes françaises. Cette même année fut marquée par la mort de sa mère, Louise de Montmorency, qui s'était beaucoup rapprochée des idées de la réforme, Gaspard épouse en premières noces, en 1547, Charlotte de Laval, fille du comte Guy XVI de Laval, dans la chapelle du château de Montmuran alors sur la paroisse de Tinténiac.

Porte offerte à l'ancienne église de Tinténiac
par Gaspard de Coligny et réemployé en 1908
lors de la construction de la nouvelle église
photo JM BERGOUGNIOU

L'année suivante son cadet, François d'Andelot, épousa à son tour une riche héritière de Bretagne. Mais la cour d'Henri II était un foyer d'intrigues où le clan des Montmorency et celui des Guise, soutenus par la toute-puissante maîtresse du roi, Diane de Poitiers se disputaient les faveurs d'Henri II.




En 1562, lorsque la guerre éclata entre le parti protestant et le parti catholique, Coligny s'engagea aux côtés du prince de Condé. Éprouvant des difficultés à entretenir une armée, il négocia une aide financière avec la reine Élisabeth Ire d'Angleterre et fut amené à lui céder le port du Havre (Traité d'Hampton Court). La livraison d'une place d'importance aux ennemis héréditaires de la France lui sera particulièrement reprochée y compris par les sympathisants de la Réforme.



Tinténiac porte des morts offerte par Coligny photo JM Bergougniou


Il participe à la bataille de Dreux qui marque la défaite de l'armée protestante face à l'armée royale. En 1563, on l'accusa d'avoir commandité l'assassinat du duc de Guisepar Poltrot de Méré. La mort de ce dernier, assassiné sous les murs d'Orléans, amena quelques années de paix.


Avec l'autorisation du roi Charles IX, il choisit le capitaine huguenot Jean Ribault en 1562 pour établir une colonie en Floride avec 150 de ses coreligionnaires. La Floride française, après deux tentatives malheureuses, n'aura vécu que de 1562 à 1565.



Les catholiques de la cour, cependant, le haïssaient, et son influence sur le roi resta limitée. Sa proposition d'intervenir dans le Comté de Flandre contre l'Espagne fut ainsi rejetée plusieurs fois.



Eglise des Iffs photo JM Bergougniou

Ayant envoyé précédemment son chirurgien Ambroise Paré, Charles IX, accompagné de sa mère et son frère, se rendit au chevet du blessé, lui promettant justice. Mais l’assassinat de tous les chefs protestants fut alors décidé et dans la nuit du 23 au 24 août 1572 éclata le massacre de la Saint-Barthélemy. Coligny fut achevé dans son lit, à coups de dague et son corps fut jeté par la fenêtre dans la cour par Charles Danowitz. Il est ensuite transporté au gibet de Montfaucon où il est exhibé, pendu par les pieds.

mercredi 19 août 2020

Musée de l'Outil et des Métiers Tinténiac - le cordonnier Jean de La Fontaine le savetier et le financier

LE SAVETIER ET LE FINANCIER
visite au musée de l'outil

Une fable de Jean de La Fontaine va nous accompagner pour découvrir l'atelier du cordonnier.


Ces Fables, appréciées des petits comme des grands, restent actuelles grâce à la simplicité de leur langue et à leur forme imagée. En effet, même si de nos jours la censure a disparu, la stratégie narrative adoptée par La Fontaine - utiliser des animaux pour représenter les grands traits moraux des êtres humains - reste toujours aussi astucieuse et drôle.

Un Savetier chantait du matin jusqu'au soir :
C'était merveilles de le voir,
Merveilles de l'ouïr; il faisait des passages,
Plus content qu'aucun des Sept Sages.
Son voisin au contraire, étant tout cousu d'or,
Chantait peu, dormait moins encor.


C'était un homme de finance.

Si sur le point du jour, parfois il sommeillait,
Le Savetier alors en chantant l'éveillait,
Et le Financier se plaignait
Que les soins de la Providence
N'eussent pas au marché fait vendre le dormir,
Comme le manger et le boire.
En son hôtel il fait venir
Le Chanteur, et lui dit : Or çà, sire Grégoire,
Que gagnez-vous par an ? 



L'atelier du cordonnier
photo JM Bergougniou

mailles et marguerite L'atelier du cordonnier
photo JM Bergougniou
 Par an ? 

Ma foi, monsieur,
Dit avec un ton de rieur
Le gaillard Savetier, ce n'est point ma manière
De compter de la sorte ; et je n'entasse guère
Un jour sur l'autre : il suffit qu'à la fin

J'attrape le bout de l'année :

L'atelier du cordonnier photo JM Bergougniou

Chaque jour amène son pain.
Et bien, que gagnez-vous, dites-moi, par 
journée ?


L'atelier du cordonnier photo JM Bergougniou
Tantôt plus, tantôt moins, le mal est que toujours
(Et sans cela nos gains seraient assez honnêtes),
Le mal est que dans l'an s'entremêlent des jours

Qu'il faut chommer ; on nous ruine en fêtes .


L'atelier du cordonnier
photo JM Bergougniou

L'atelier du cordonnier 
photo JM Bergougniou
L'une fait tort à l'autre ; et monsieur le Curé
De quelque nouveau saint charge toujours son prône.
Le Financier, riant de sa naïveté,
Lui dit : Je vous veux mettre aujourd'hui sur le trône.
Prenez ces cent écus : gardez-les avec soin,
Pour vous en servir au besoin.

Le Savetier crut voir tout l'argent que la terre
Avait, depuis plus de cent ans
Produit pour l'usage des gens.
Il retourne chez lui ; dans sa cave il enserre
L'argent et sa joie à la fois.
Plus de chant ; il perdit la voix

Du moment qu'il gagna ce qui cause nos peines.


Le sommeil quitta son logis,
Il eut pour hôte les soucis,
Les soupçons, les alarmes vaines.
Tout le jour il avait l'oeil au guet; et la nuit,
Si quelque chat faisait du bruit,
Le chat prenait l'argent : à la fin le pauvre homme
S'en courut chez celui qu'il ne réveillait plus.



L'atelier du cordonnier photo JM Bergougniou

Rendez-moi, lui dit-il, mes chansons et mon somme,

Et reprenez vos cent écus.

Jean de La Fontaine

mardi 11 août 2020

concours de pêche

Tinténiac concours de pêche 
9 juillet 1939

La lecture des archives de L'Ouest-Eclair permet de découvrir la vie locale au travers d'articles de presse. Le dimanche 18 juin 1939, le journal annonçait l'organisation d'un concours de pêche dans le canal à Tinténiac.





LE DIMANCHE 9 JUILLET, A TINTÉNIAC GRAND CONCOURS DE PÊCHE ANNUEL DE L'UNION DES PÊCHEURS A LA LIGNE DE RENNES ET DE LA RÉGION

Aujourd'hui l'Union des Pêcheurs de Rennes et de la Région gère les bassins d'alimentation de Hédé, de Bazouges sous Hédé rivières et ruisseaux en alevinage de truitelles ou en empoissonnement de truites, 53 kilomètres de berges sur la Vilaine et 43 kilomètres de berges sur le canal d'Ille et Rance.
Ouest-Eclair.

L’Union des Pécheurs nous a communiqué
Le canal - photo JM Bergougniou


Nous vous confirmons que c'est le dimanche 9 juillet qu'aura lieu à Tinténiac notre grand concours de pêche annuel.


Union des pêcheurs à la ligne de Rennes Tombola concours de Laillé 1908

Tout d'abord, voici le règlement de cette compétition

Le concours est exclusivement réservé aux sociétaires de l'Union des Pêcheurs à la Ligne de Rennes. Le concours aura lieu à deux lignes, interdiction faite de la dandinette et du lancer, de 9 à 11 heures.




Le canal - photo JM Bergougniou


Tout appât est interdit, soit avant, soit pendant le concours.
Aucune ligne ne pourra être mise à l'eau, même pour sonder, avant le signal d'ouverture du concours. L'emploi de l'épuisette est permis, mais avec interdiction de se faire aider, sauf pour les mutilés.

Toute fraude ou infraction aux dispositions qui précèdent sera punie de disqualification.
Union des pêcheurs à la ligne de Rennes Tombola concours de Laillé 1908

Exception faite du vairon et de l'ablette, tout poisson pris comptera pour le classement des concurrents. Ce classement se fera par addition de points en comptant chaque gramme de poisson pris pour un point. Dans le cas où plusieurs concurrents réuniraient le même nombre de points, la priorité appartiendra à celui ayant pris le plus de poissons, et ensuite, en cas d'égalité, la préférence sera accordée à celui ayant le numéro d'emplacement le moins élevé.



Le canal - photo JM Bergougniou

En cas de contestation, le différend sera tranché par le Comité.

Le fait de s'engager dans le concours entraine de plein droit l'acceptation du présent règlement par le concurrent. La distribution des prix se fera à la mairie de Tinténiac à 18 heures. Pour retirer son prix, la carte de sociétaire de 1939 sera indispensable. Les prix non réclamés à la distribution seront délivrés à la permanence', aux jours et heures d'ouverture de celle-ci, pendant la semaine qui suivra le concours. Passé ce délai, les prix non retirés resteront acquis à la société.

Le canal - photo JM Bergougniou


C'est le règlement habituel de tous nos concours nous appelons cependant l'attention des futurs concurrents sur deux clauses de ce règlement 

CLASSEMENT DES CONCURRENTS 
Comme suite à une décision prise à une assemblée générale, le classement se fera uniquement au poids en comptant chaque gramme de poisson pris pour un point. Le nombre de poissons ne servant qu'à départager les concurrents ayant le même nombre de points. 


Le canal - photo JM Bergougniou
QUI PEUT CONCOURIR ?

Le concours est exclusivement réservé aux sociétaires de l'Union, c'est-à dire aux pêcheurs en possession de leur carte de 1939. Avis donc aux retardataires non encore en possession de celle-ci et qui voudraient tenter leur chance, de se la procurer au plus tôt. 

Tinténiac Le Pont à l'abbesse - le restaurant Sallan


Ils en trouveront à Rennes, chez tous les marchands d'articles de pêche, à la permanence. 14, rue du Pré-Botté, les mardi et jeudi de chaque semaine, de 18 h. 30 à 20 heures à Tinténiac, au restaurant Salant, au Pont à l'Abbesse (pont de Tinténiac); chez M. Aubry, bureau de tabac, rue Nationale; 


Tinténiac - le pont à l'abbesse - ancien restaurant Sallan photo JM Bergougniou


chez M. Froger, rue des Dames. Comme nous vous l'avons déjà dit; les prix sont importants et grâce à l'appui de généreux donateurs tels que Ouest-Eclair et le Comité des fêtes de Tinténiac, le Comité a affecté une somme de six mille francs pour un total de 200 prix (tous en espèces). Voici la liste complète de ces prix 
1er prix 600 fr. 
2e 500 fr. 
3e 400 fr.
4e 300 fr. 5e 200 fr. 
du 6e au 10· 150 fr. - du 11e au 15e 100 fr. - du 16e au 20e 75 fr. - du 21e au 30e 50 fr.- du 31e au 45e 30 fr. - du 46e au 65e 20 fr. -  du 68e au 85e 15 fr. du 86e au 115e 10 fr. - du 116e au 200e 5 fr.

Pour les lieux de pêche, Tinténiac s'avère comme un coin idéal. Rives ombragées. eaux claires, bief très poissonneux, tout concourt à en faire l'endroit de prédilection des amateurs de fines parties de pêche et par là même celui de notre grand concours annuel. L'éloignement et le coût du billet des tramways auraient pu être, peut-être. un obstacle au succès escompté. 
gare place de la Mission Rennes



Mais cette difficulté a été très facilement surmontée grâce, d'une part, à une réduction très sensible accordée aimablement par la Compagnie des Tramways à Vapeur d'Ille-et-Vilaine et, d'autre part, à une largesse obtenue grâce a un généreux anonyme. 

Le prix du billet de Rennes à Tinténiac et retour sera pour cette journée de 7 francs pour les grandes personnes et de 3 fr. 50 pour les enfants jusqu'à 10 ans.

Ces prix s'entendent pour les billets délivrés par l'Union des Pécheurs, qui en tiendra à la disposition des concurrents et des membres de leur famille à partir du lundi 3 juillet jusqu'au vendredi 7 juillet, tous les soirs de 18 h. 30 à 21 heures, à la permanence, 14. rue du Pré-Botté.

Ces mêmes billets pris aux gares des tramways seront respectivement aux prix de 7 fr 50 et 3 fr. 75.

Tinténiac le pont à l'Abbesse - devant le restaurant Sallan
Après entente avec la Compagnie des Tramways. nous vous ferons connaître ultérieurement les horaires. tant pour l'aller que pour le retour. La distribution des billets de concours. au prix de 2 francs par concurrent et à raison d'un seul billet d'engagement par sociétaire, aura lieu également tous les jours. de 18 h. 30 à 21 heures, du lundi 3 juillet au vendredi 7 juillet inclusivement. à la Permanence. 14. rue du Pré-Botte. Pour les concurrents de Tinténiac et environ. des billets de concours seront également en vente du lundi 3 juillet au vendredi 7 juillet Inclusivement. chez MM. Aubry. Froger et Sallan déjà détenteurs de cartes de sociétaires de l'Union.

Nous appelons particulièrement l'attention de tons les concurrents sur cette date du 7 juillet la clôture aura lieu irrévocablement à 20 heures et sans aucune dérogation.

L'inscription des commissaires aura lieu au même endroit et aux mêmes

Jours et heures. Ils seront pris dans leur ordre d'inscription, le nombre qui nous sera nécessaire étant forcément fonction du nombre des concurrents. Ils recevront l'indemnité habituelle de 5 francs, plus le remboursement de leur billet de chemin de fer, soit au total une somme de 12 francs.

Que ces commissaires veuillent bien trouver ci-dessous les indications relatives à leur service.

remise des prix à Cesson

LE SERVICE DES COMMISSAIRES
lVérifier les emplacements, les noms des pêcheurs, les pingeots qui ne doivent contenir d'autre vif que le vairon s'opposer au sondage de la rivière et à la mise à l'eau des lignes avant le concours.

Coter les poissons pris dans leur catégorie avec la lettre P qui signifie petit: M « moyen »; G « gros n. S'assurer que le poisson capturé est bien vivant au moment de l'appel du pécheur.

2° A la fermeture du concours, accompagner les pêcheurs au pesage et bien veiller à ce qu'il n'y ait pas d'échange. Toute fraude entraine à la disqualification. Après la pesée de tous les lauréats de son secteur de surveillance, le commissaire recevra 7 frs 50 du secrétaire du pesage.

3° En cas d'observation ou d'incorrection, en saisir le premier membre venu du comité qui sera réparti sur les rives ou les membres du comité du pesage dont dépend le commissaire. Voilà donc les grandes lignes de notre concours sur lequel nous reviendrons du reste très prochainement en vous donnant tous renseignements complémentaires nécessaires.



De son côté, le Comité des Fêtes de Tinténiac ne reste pas inactif. Bien que la fête locale, qui a connu son succès habituel, ait eu lieu le 4 juin dernier, l'actif Comité a pensé, pour le 9 juillet, à distraire ces nombreux hôtes d'un jour.

Nous disons nombreux, car nul ne peut ignorer le déplacement de sociétaires et de membres de leur famille qu'occasionne toujours le concours annuel de l'Union.

Aussi, toute l'après-midi sera remplie par diverses et nombreuses réjouissances dont la principale attraction sera une Fête des Fleurs avec défilé de chars, voitures et bicyclettes fleuries, groupes costumés, etc.. etc.

L'éclat de ce défilé sera rehaussé par la présence de la musique du « Clos Cadot » de Saint-Malo et de la clique "L'Avenir de Tinténiac".



Enfin, le soir, retraites aux flambeaux, illuminations et, à 21 heures. grand bal au Foyer Municipal avec le concours de l'orchestre « Dhaly et ses boys s.

Cette journée du 9 Juillet s'annonce donc sous les meilleurs auspices. Le matin profit pour les fines gaules; l'après-
midi gaieté et distraction, dont tous, petits et grands, pourront prendre leur part.

lundi 10 août 2020

J'aime la galette - Le blé noir et son moulin

Le Moulin à blé noir

Les premières galettes seraient apparues 7 000 avant notre ère.

musée de l'outil et des métiers - galettier bilig - photo JM Bergougniou

 Alors on ne se souciait guère du type de graines ou céréales à moudre ou plutôt à écraser. Cette farine obtenue entre dans toutes les soupes et les bouillies.
Cette "mixture" renversée sur une pierre chauffée au soleil ou dans le feu allait donner naissance à la galette.



Pourquoi ce nom de sarrasin? peut-être parce que ramené des croisades, ou peut-être encore lié à sa couleur foncée?


En Bretagne, le sarrasin s’impose aux alentours des XVe/XVIe siècles, il en est fait mention pour la première fois en 1497, à Rennes, puis sa culture est attestée en 1502 à Saint-Brice-en-Coglès. On le rencontre ensuite en 1508 à Langouët, puis deux ans plus tard dans les environs de Quimper.

Graines de sarrasin

La graine est de forme triangulaire et renferme une amande farineuse blanche. Une fois broyé, la farine est de couleur grisâtre


musée de l'outil et des métiers
- moulin à blé noir -
photo JM Bergougniou

La graine de sarrasin doit être moulue pour être comestible ; sa forme triangulaire complique l'opération et nécessite un outillage spécial.

Les graines sont nettoyées, puis elles sont écrasées entre 2 meules.


Du moulin banal au moulin à blé noir



Le froment étant réservé aux classes aisées, nobles, bourgeois, riches propriétaires.
Le sarrasin, et notamment les galettes, a fait office de pain dans les bouillies et les soupes qu'il rendait plus consistantes.

Parlons de banalités qui ma fois n'en étaient pas

musée de l'outil et des métiers - la charmante - photo JM Bergougniou
meunier le voyage d'Alexandre - Oxford







Dans le système féodal, ce sont des installations techniques que le seigneur est dans l'obligation d'entretenir et de mettre à disposition de tout habitant. En contrepartie, ceux-ci doivent n'utiliser que ces installations seigneuriales, pour un prix qui est fixé par le seigneur.

musée de l'outil et des métiers
- moulin à blé noir -
photo JM Bergougniou
Le sarrasin est traditionnellement moulu à la maison, à l’aide de petits moulins, cela depuis le XVIIIe siècle au moins. A l’époque, les moulins à blé noir se rencontraient dans plus de la moitié des foyers du pays: l’usage du moulin banal n’était pas une obligation pour le sarrasin, la farine de sarrasin échappait donc aux taxes des meuniers sous l’Ancien Régime.
musée de l'outil et des métiers - 
moulin à blé noir - 
photo JM Bergougniou


Aux XIXe et dans la première moitié du XXe siècles, le sarrasin est toujours transformé à la maison, à l’aide des mêmes moulins domestiques. Ceux-ci sont alors de deux types : la « charmante », souvent placée dans la salle commune de la ferme, et le moulin à bras, généralement fixé dans le grenier à grains, sur un chevron du toit. La farine de sarrasin se conservant mal, il était important de pouvoir écraser de petites quantités de sarrasin en fonction des besoins de chaque jour.

La Charmante

Dans la période de l’après-guerre, ce type de moulin était encore assez fréquent dans les fermes .



musée de l'outil et des métiers - la charmante - photo JM Bergougniou
Ce moulin à blé noir se compose de deux sections débitées dans un tronc d’orme, et posées l’une sur l’autre. Le bloc inférieur est muni de trois pieds qui le soutiennent comme un billot de charcutier. Le bloc supérieur, qui sert de meule courante, est placé sur le bloc inférieur qui constitue la meule dormante. La meule courante est percée d’un trou central, par où l’on déversait le grain à moudre.

Le moulin à bras


photo JM Bergougniou

La fabrication des moulins était artisanale, et nécessitait un savoir faire empruntant à celui du menuisier, du tourneur et des boisseliers.


musée de l'outil et des métiers -
moulin à blé noir Louis Hamon Pleugueneuc  -
photo JM Bergougniou


Ce moulin à bras, destiné à moudre les grains de sarrasin, porte souvent une inscription donnant le nom de son fabricant.



musée de l'outil et des métiers -
moulin à blé noir -
photo JM Bergougniou

Ce modèle de moulin, extrêmement compact et tout en bois, est très répandu dans les foyers bretons. Malgré sa petite taille, son rendement suffit à une famille. Le grain, versé dans le bol en bois cloué sur le dessus, était ensuite moulu, à la finesse souhaitée grâce au réglage des vis en bois placées à l’arrière. La farine obtenue était ensuite sassée à plusieurs reprises

musée de l'outil et des métiers -
moulin à blé noir -
 photo JM Bergougniou
Le moulin est composé d'une caisse en bois (souvent de hêtre parfois en fruitier) avec tenon pour le fixer sur une poutre.
Un trou dans le fond pour permettre le passage de l'axe pour actionner la manivelle


musée de l'outil et des métiers - confection de la partie conique - photo JM Bergougniou

Une partie conique est évidée pour pouvoir insérer la partie rotative.

musée de l'outil et des métiers - lamelles métalliques - photo JM Bergougniou

Un trou permet de passer l'extrémité de la partie rotative - la meule - pour y fixer une manivelle. Dans cette partie fixe sont insérée des lamelles métalliques selon un angle déterminé pour permettre la mouture. Au sommet du corps du moulin, un trou permet de laisser passer les graines verser dans le bol. Un trou au dessous permet d'évacuer la farine.
musée de l'outil et des métiers -
la meule- photo JM Bergougniou
La partie mobile de forme conique elle aussi est prolongée vers son extrémité par un axe qui recevra la manivelle. Des lamelles métalliques sont insérées dans le cône selon un angle différent que sur la partie fixe.
La graine est moulue entre les lamelles métalliques, la partie mobile jouant le rôle de la meule.

Une plaque avant va venir fixer l'ensemble corps-meule par une vis en bois dans chacun des angles.

musée de l'outil et des métiers - moulin à blé noir - photo JM Bergougniou

Un bol - une manivelle - 5 vis en bois - un corps fixe avec lamelles métalliques - une meule conique avec lamelles métalliques - un fond - un devant
Une vis de serrage en bois va venir serrer la plaque contre la partie rotative. Le serrage plus ou moins fort permet de régler la finesse de la mouture.

musée de l'outil et des métiers - moulin à blé noir - photo JM Bergougniou
musée de l'outil et des métiers - moulin à blé noir - photo JM Bergougniou
le musée expose l'atelier complet de M. Hamon, un fabricant qui a travaillé jusque dans les années 60 à Pleugueneuc.

Le Moulin à blé noir


- moulin à blé noir Plihon Meillac - photo JM Bergougniou

Fabriqué en Bretagne, à Meillac (Ille-et-Vilaine), au début du siècle passé, il est entièrement en bois.
Sur la partie avant, 5 vis en bois: 4 vis dans les angles pour la fixation de la meule et une vis centrale pour le réglage de la mouture.


musée de l'outil et des métiers - moulin à blé noir - Hamon Pleugueneuc

 photo JM Bergougniou

Les graines de sarrasin sont versées dans l'entonnoir du dessus, puis moulues par les dents en acier de la meule et la farine sort par la fente du dessous.
Sur la partie arrière se trouve la manivelle amovible.
Sur le côté droit on peut lire l'inscription suivante HAMON A PLEUGUENEUC

Quelques fabricants d'Ille et Vilaine
Il semble que les moulins aient été essentiellement fabriqués dans la partie nord du département d'Ille et Vilaine



musée de l'outil et des métiers - 
moulin à blé noir Lanos Combourg - 
photo JM Bergougniou

  • Cagnard - Bazouges-la-Pérouse
  • Cagnard ou Caignard - Tréméheuc
  • Chavret - Dol de Bretagne
  • Gentil - Combourg
  • Hamon Louis - Pleugueneuc
  • Hamon Roger - Pleugueneuc
  • Jambon - Saint-Pierre de Plesguen
  • Lanos - Combourg
  • Plihon - Meillac


musée de l'outil et des métiers - moulin à blé noir Créhen  - photo JM Bergougniou