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vendredi 26 août 2022

Tinténiac comice agricole 27 août 2022 Musée de l'outil et des métiers Moulin à blé noir

Comice Agricole TINTENIAC 27 août 2022 

J'aime la galette, savez-vous Comment?

Quand vous mangerez une galette saucisse au comice, pensez au musée de l'Outil qui y tiendra un stand. Il y sera présenté la fabrication du moulin à blé noir. Plus de 30 fabricants exerçaient dans la région !


J'aime la galette, savez-vous Comment?



Le Sarrasin -Fagopyrum esculentum Moench- est une espèce de plantes à fleurs, annuelles, de la famille des Polygonacées cultivée pour ses graines consommées en alimentation humaine et animale.

Malgré son appellation courante de blé noir, le sarrasin n'est pas une espèce du genre Triticum (genre regroupant les variétés de blé), ni même une espèce de graminées. 

Il est dépourvu de gluten, ce qui le rend difficile à utiliser en panification ou pour la confection des pâtes. 
Il est cependant rattaché aux céréales – bien que n'en faisant pas partie du point de vue botanique – ou qualifié de pseudo-céréale.

Il est connu sous divers noms communs : sarrasin, renouée sarrasin, blé noir, blé de barbarie, bucail, carabin, mais également froment noir dans certaines sources du xvie siècle.



la fabrication du moulin à blé noir photo (c) JM Bergougniou



On pense que les galettes, simple mélange de farine et d’eau, ont dû apparaître vers 7000 ans avant J-C, en même temps que les bouillies, les soupes et les premières formes de pain sans levain.


On retrouve d’ailleurs toutes sortes de galettes ou de crêpes dans toutes les civilisations de l’ancien et du nouveau monde, qu’elles soient faites à partir de farine de blé, de riz, de maïs ou d’autres céréales. ( Russie : blinis, Mexique : tortillas, Canada-USA : pancake)


Peut-être sont elles nées d’une maladresse d’un homme ou d’une femme qui renversant de la bouillie sur la pierre brûlante du foyer, s’aperçu que l’on obtenait ainsi une galette très plate, cuite instantanément, facile à rouler et de bon goût.


photo (c) JM Bergougniou
En ce qui concerne la Bretagne, il faut remonter aux croisés, qui au XII siècle, rapportèrent le sarrasin d’Asie et cette plante trouva dans les terres acides de Bretagne un milieu favorable à son développement. Pourtant il fallut attendre encore plus d’un siècle avant que le sarrasin moulu en farine n’entre dans la composition des galettes.


partie tournante  du moulin à blé noir photo (c) JM Bergougniou

Pour les Bretons, cette plante est extraordinaire à plus d’un titre.

Elle ne demande que peu de travail durant son cycle végétatif.

Sa récolte intervient au bout de 3 mois, d’où son surnom de plante de « cent jours ».





le moulin à blé noir et sa partie avant de serrage photo (c) JM Bergougniou

 Excepté les mauvaises années, son rendement est supérieur au blé (pour 1 grain semé le sarrasin en rend entre 11 et 15, là ou le blé n’en rend que 5 à 10).
Et surtout contrairement au blé, le sarrasin n’est pas soumis à l’impôt (la dîme) et reste à la ferme, ce qui assure une nourriture quotidienne à cette société 
rurale qui tire son alimentation de l’agriculture locale.




On trouve la première trace de recette de crêpe en France vers 1390. L’auteur explique comment faire des « crespes » avec de la farine, des œufs de l’eau et du sel. Ces « crespes » sont cuites dans un mélange de saindoux et de beurre avant d’être servies.


la fabrication du moulin à blé noir photo (c) JM Bergougniou
Les galettes servaient alors de pain dans les campagnes, le froment étant surtout réservé aux propriétaires terriens et aux habitants des villes. On les fit même sécher dans les greniers afin de les garder pour les soirs de disette ou, la soupe étant trop claire, elles venaient l’épaissir, brisées dans l’écuelle.


la fabrication du moulin à blé noir photo (c) JM Bergougniou

le ou la bilig sur son trépied photo (c) JM Bergougniou
De plus cette farine de blé noir eût une ambassadrice de charme en la personne d’Anne de Bretagne qui séduite par les qualités gustatives des galettes, étendit sa culture à l’ensemble de son royaume, consciente d’assurer une récolte et une alimentation aux plus pauvres de ses sujets.


Un ou une bilig (ou tuile) est une plaque épaisse circulaire en fonte d'une quarantaine de centimètres de diamètre, utilisée en cuisine bretonne pour faire cuire les crêpes.

 Elle s'utilise avec un râteau ("rozell") et une spatule.La plaque et ses accessoires portent de nombreux noms suivant les langues et les lieux de Bretagne.

De la fabrication à la commercialisation :


Les premières « bilig », en fonte, firent leur apparition au XVe siècle. De taille imposante, elles mesuraient 70 cm de diamètre et étaient munies d’un anneau qui permettait de les accrocher au mur entre deux usages.

La « bilig », lors de son utilisation, reposait sur un trépied à même la cheminée, dans l’âtre.

moulin à blé noir photo (c) JM Bergougniou

Le mécanisme de broyage est logé dans une boîte en bois de forme rectangulaire avec une face plus longue servant de tenon de fixation et actionné par une manivelle en bois  ou en fer. 








 moulin à blé noir vis de serrage photo (c) JM Bergougniou
Sur l'autre face, partie en bois amovible avec 5 vis en bois de serrage. Le moulin est composé d'une pièce tournante incrustée de lamelles en fer selon un angle donné par rapport au centre du la pièce. La partie fixe est elle aussi incrustée de lamelles métalliques.

moulin à blé noir photo (c) JM Bergougniou

La partie tournante est actionnée par une manivelle en bois ou en fer.

les vis en bois du moulin à blé noir photo (c) JM Bergougniou
le grain est introduit dans le moulin grâce à un entonnoir sur le dessus et la mouture sort par un trou sous le moulin. Des vis en bois permettent d'obtenir une farine plus ou moins fine
l'atelier du moulin à blé noir photo (c) JM Bergougniou
signature du moulin à blé noir photo (c) JM Bergougniou
Les moulins étaient généralement signés par le fabricant ici Louis Hamon de Pleugueneuc. 
Après le décès de M. Roger Hamon, la famille a proposé au Musée de l’outil et des métiers de Tinténiac la totalité du matériel et de l’outillage qui composait l’atelier du fabricant de moulins à blé noir à Pleugueneuc, sans doute le dernier fabricant de ces moulins. 

meule d'affutage photo (c) JM Bergougniou
C'était l'occasion de mettre en place au musée un nouvel atelier, celui de la fabrication des moulins à blé noir où l’on peut voir toutes les machines nécessaires à leur réalisation, les différentes étapes de fabrication ainsi qu’une collection de ces moulins. Certains sont signés, beaucoup sont anonymes. Chaque ferme, chaque famille possédait son propre moulin.


le tour photo (c) JM Bergougniou
 La crêpière qui officiait à cette époque, en dehors du geste technique pour étaler sa galette, se devait d’être d’une grande habileté pour préparer la chauffe de sa « bilig » en utilisant des fagots, du petit bois afin d’assurer une bonne cuisson de la pâte. Satisfaite alors de la température obtenue, la crêpière se mettait au travail.

scie à ruban photo (c) JM Bergougniou

Cuites une à une puis posées en bout de table, les galettes faisaient le bonheur des convives qui les mangeaient avec leurs doigts, accommodées de beurre salé, de lait baratté, de lard, de pommes de terre le tout accompagné de cidre de la ferme.





moulin à blé noir entonnoir et manivelle photo (c) JM Bergougniou
La viande étant rare, ces repas de galettes se répétaient souvent dans la semaine ce qui indubitablement a favorisé cette maîtrise et ce savoir faire reconnu à la Bretagne.

vitrine moulin à blé noir photo (c) JM Bergougniou
De plus, la Bretagne, étroitement liée à l’église, est respectueuse des préceptes religieux et c’est tout naturellement que la galette fait l’unanimité le Vendredi décrété jour maigre.

















 Petit à petit le périmètre de la crêpière s’agrandit.

la fabrication du moulin à blé noir photo (c) JM Bergougniou

En effet ces « cuisinières » se louèrent pour les fêtes ou les mariages, travaillant dès l’aurore pour préparer les piles de galettes qui étaient dévorées avec force beurre salé, pâté, œufs et saucisses. 

Au moment du dessert, elles mélangeaient un ou deux œufs dans la pâte, la parfumaient (cannelle, fleur d’oranger...) La crêpe douce était née !


Au fil du temps les crêpières s’installèrent sur les marchés. Avec un fourneau portable et deux bilig, elles travaillaient rapidement, étalant la pâte sur une bilig et la retournant sur la seconde pour terminer la cuisson. 










Elles vendaient la galette sèche que les gens mangeaient debout devant leur étal. 




Ces galettes s’agrémentèrent bientôt de divers ingrédients tels des œufs, du lard apportés par ceux qui désiraient les consommer garnies. La crêpière les faisant cuire sur le bord de sa bilig avant de garnir les galettes.



Au XVIII siècle le dictionnaire universel décrit les crêpes comme une espèce de pâtisserie », fort connue dans quelques provinces de l‘Ouest.
Dans le pays Gallo la galette de blé noir est cuisinée avec des produits salés et elle est épaisse

- Dans le Finistère, la « crêpe » est beaucoup plus fine et réalisée à base d’un mélange de farine de froment et de blé noir. A noter que les « galettes » de Pont-Aven, elles sont de délicieux gâteaux sablés.



Tous les éléments comme pour de nombreux autres ateliers, permettent de monter une exposition; pour le blé noir, elle est unique ; en effet, les ateliers de fabricants de moulins à blé noir, recensés par M. André Gaucheron, ont disparu depuis longtemps...


« Autour du Blé Noir » (semer et récolter du blé noir, exposer les fléaux qui servaient au battage, ramassage de la graine, obtention de la farine avec ces moulins spécifiques, fabrication de la galette.

sources :

wikipedia
Musée de Bretagne
https://www.creperielesembrunsbinic.fr/le-bl%C3%A9-noir/
Tréblec

Comice agricole Tinténiac 27 août 2022 Musée Outil Moulin à blé noir

Le Moulin à blé noir au Comice Agricole


Le musée de l'Outil et des métiers sera présent au comice agricole de Tinténiac demain 27 août 2022

Le Moulin à blé noir

Les premières galettes  seraient apparues 7 000 avant notre ère. Alors on ne se souciait guère du type de graines ou céréales à moudre ou plutôt à écraser. Cette farine obtenue entre dans toutes les soupes et les bouillies. 
Cette "mixture" renversée sur une pierre chauffée au soleil ou dans le feu allait donner naissance à la galette.

Pourquoi ce nom de sarrasin? peut-être parce que ramené des croisades, ou peut-être encore lié à sa couleur foncée?








musée de l'outil et des métiers - galettier bilig - photo JM Bergougniou
En Bretagne, le sarrasin s’impose aux alentours des XVe/XVIe siècles, il en est fait mention pour la première fois en 1497, à Rennes, puis sa culture est attestée en 1502 à Saint-Brice-en-Coglès. On le rencontre ensuite en 1508 à Langouët, puis deux ans plus tard dans les environs de Quimper.



Graines de sarrasin

La graine est de forme triangulaire et renferme une amande farineuse blanche. Une fois broyé, la farine est de couleur grisâtre

musée de l'outil et des métiers - moulin à blé noir - photo JM Bergougniou

La graine de sarrasin doit être moulue pour être comestible ; sa forme triangulaire complique l'opération et nécessite un outillage spécial. 
Les graines sont  nettoyées, puis elles sont écrasées entre 2 meules.






Du moulin banal au moulin à blé noir





Le froment étant réservé aux classes aisées, nobles, bourgeois, riches propriétaires.
Le sarrasin, et notamment les galettes, a fait office de pain dans les bouillies et les soupes qu'il rendait plus consistantes.










Parlons de banalités qui ma fois n'en étaient pas 


Dans le système féodal, ce sont des installations techniques que le seigneur est dans l'obligation d'entretenir et de mettre à disposition de tout habitant. En contrepartie, ceux-ci doivent n'utiliser que ces installations seigneuriales, pour un prix qui est fixé par le seigneur. 

musée de l'outil et des métiers - moulin à blé noir - photo JM Bergougniou



Le sarrasin est traditionnellement moulu à la maison, à l’aide de petits moulins, cela depuis le XVIIIe siècle au moins. A l’époque, les moulins à blé noir se rencontraient dans plus de la moitié des foyers du pays: l’usage du moulin banal n’était pas une obligation pour le sarrasin, la farine de sarrasin échappait donc aux taxes des meuniers sous l’Ancien Régime.

musée de l'outil et des métiers - moulin à blé noir - photo JM Bergougniou

Aux XIXe et dans la première moitié du XXe siècles, le sarrasin est toujours transformé à la maison, à l’aide des mêmes moulins domestiques. Ceux-ci sont alors de deux types : la « charmante », souvent placée dans la salle commune de la ferme, et le moulin à bras, généralement fixé dans le grenier à grains, sur un chevron du toit. La farine de sarrasin se conservant mal, il était important de pouvoir écraser de petites quantités de sarrasin en fonction des besoins de chaque jour.


musée de l'outil et des métiers - la charmante - photo JM Bergougniou

La charmante

Dans la période de l’après-guerre, ce type de moulin était encore assez fréquent dans les fermes .
Ce moulin à blé noir se compose de deux sections débitées dans un tronc d’orme, et posées l’une sur l’autre. Le bloc inférieur est muni de trois pieds qui le soutiennent comme un billot de charcutier. Le bloc supérieur, qui sert de meule courante, est placé sur le bloc inférieur qui constitue la meule dormante. La meule courante est percée d’un trou central, par où l’on déversait le grain à moudre.

Le moulin à bras


musée de l'outil et des métiers - moulin à blé noir - photo JM Bergougniou

La fabrication des moulins était artisanale, et nécessitait un savoir faire empruntant à celui du menuisier, du tourneur et des boisseliers. 

musée de l'outil et des métiers - moulin à blé noir - photo JM Bergougniou
Ce moulin à bras, destiné à moudre les grains de sarrasin, porte souvent une inscription donnant le nom de son fabricant.


musée de l'outil et des métiers - moulin à blé noir - photo JM Bergougniou

Ce modèle de moulin, extrêmement compact et tout en bois, est très répandu dans les foyers bretons. Malgré sa petite taille, son rendement suffit à une famille. Le grain, versé dans le bol en bois cloué sur le dessus, était ensuite moulu, à la finesse souhaitée grâce au réglage des vis en bois placées à l’arrière. La farine obtenue était ensuite sassée à plusieurs reprises

Le moulin est composé d'une caisse en bois (souvent de hêtre parfois en fruitier) avec tenon pour le fixer sur une poutre.
un fond pour permettre le passage de l'axe pour actionner la manivelle

musée de l'outil et des métiers - confection de la partie conique - photo JM Bergougniou
Une partie conique est évidée pour pouvoir insérer la partie rotative. 

musée de l'outil et des métiers - lamelles métalliques - photo JM Bergougniou
Un trou permet de passer l'extrémité de la partie rotative - la meule - pour y fixer une manivelle. Dans cette partie fixe sont insérée des lamelles métalliques selon un angle déterminé pour permettre la mouture. Au sommet du corps du moulin, un trou permet de laisser passer les graines verser dans le bol. Un trou au dessous permet d'évacuer la farine.

musée de l'outil et des métiers - la meule- photo JM Bergougniou
La partie mobile de forme conique elle aussi est prolongée vers son extrémité par un axe qui recevra la manivelle. Des lamelles métalliques sont insérées dans le cône selon un angle différent que sur la partie fixe. 
La graine est moulue entre les lamelles métalliques, la partie mobile jouant le rôle de la meule.

musée de l'outil et des métiers - moulin à blé noir - photo JM Bergougniou
Une plaque avant va venir fixer l'ensemble corps-meule par une vis en bois dans chacun des angles. 

musée de l'outil et des métiers - moulin à blé noir - photo JM Bergougniou
Une vis de serrage en bois va venir serrer la plaque contre la partie rotative. Le serrage plus ou moins fort permet de régler la finesse de la mouture.

musée de l'outil et des métiers - moulin à blé noir - photo JM Bergougniou
Un bol - une manivelle - 5 vis en bois - un corps fixe avec lamelles métalliques - une meule conique avec lamelles métalliques - un fond - un devant

le musée expose l'atelier complet de M. Hamon, un fabricant qui a travaillé jusque dans les années 60 à Pleugueneuc.

Le Moulin à blé noir

- moulin à blé noir  Plihon Meillac - photo JM Bergougniou
Fabriqué en Bretagne, à Meillac (Ille-et-Vilaine), au début du siècle passé, il est entièrement en bois.
Sur la partie avant, 5 vis en bois: 4 vis dans les angles pour la fixation de la meule et une vis centrale pour le réglage de la mouture.

musée de l'outil et des métiers - moulin à blé noir - photo JM Bergougniou
Les graines de sarrasin sont versées dans l'entonnoir du dessus, puis moulues par les dents en acier de la meule et la farine sort par la fente du dessous.
Sur la partie arrière se trouve la manivelle amovible.
Sur le côté droit on peut lire l'inscription suivante HAMON A PLEUGUENEUC

Quelques fabricants d'Ille et Vilaine

Il semble que les moulins aient été essentiellement fabriqués dans la partie nord du département d'Ille et Vilaine

musée de l'outil et des métiers - moulin à blé noir Lanos Combourg - photo JM Bergougniou

  • Cagnard - Bazouges-la-Pérouse
  • Cagnard ou Caignard - Tréméheuc
  • Chavret - Dol de Bretagne
  • Gentil - Combourg
  • Hamon Louis - Pleugueneuc
  • Hamon Roger - Pleugueneuc
  • Jambon - Saint-Pierre de Plesguen
  • Lanos - Combourg
  • Plihon - Meillac

musée de l'outil et des métiers - moulin à blé noir Créhen  - photo JM Bergougniou