Bon sang j'suis en retard!

Archives du blog

samedi 14 décembre 2019

Tinténiac. Un avenir flou pour le musée de l’Outil





Ouest-France
Publié le 14/12/2019 à 06h30

L’assemblée générale a élu son nouveau bureau, désormais présidé par Jean Peeters, vice-président précédemment. Jean-Michel Bergougniou est confirmé au poste de secrétaire, Yolaine Gautier à celui de trésorière. Autre décision de l’association, le transfert du siège social, de la mairie au musée, 5, quai de la Donac.
L’assemblée a regretté « l’absence de représentant de la municipalité.

Les relations sont assez tendues. La mairie n’a pas versé de subvention cette année. La mise à disposition d’un stagiaire cet été n’a été effective qu’à partir du 22 juillet, trois heures par jour du mardi au vendredi, jusqu’au 30 août ».

Convention refusée

Les bénévoles de l’association ont assuré les ouvertures le reste du temps, samedis et dimanches compris, jusqu’aux Journées du patrimoine le 22 septembre. Le bilan a été positif, plus de 400 personnes ont visité le musée cet été.

L’assemblée a regretté également « qu’aucun représentant de la municipalité ne soit venu au musée durant la saison ». Sans doute une raison supplémentaire pour que l’association rejette « à l’unanimité le projet de convention proposé par la mairie ». Il prévoyait que la commune avait « vocation à recueillir la pleine propriété de ces collections réunies dans l’intérêt de la ville, en cas de dissolution de l’association ».

L’association continuant à « gérer l’ensemble des activités relatives au musée de l’Outil ». La ville continuant à mettre le local gracieusement à disposition, à payer les impôts et taxes, l’assurance et l’électricité.

De son côté, l’association souhaite une convention portant uniquement sur l’occupation des locaux avec un état des lieux portant exclusivement sur les locaux.

Elle souhaite également la réalisation de divers travaux, notamment sur les toitures qui ne sont plus étanches et les portes.

La survie du musée sera-t-elle un des enjeux des futures élections municipales? Surement!

mercredi 23 octobre 2019

Musée de l'outil et des métiers Tinténiac Bretagne Ille et Vilaine 2-3 novembre 2019

Le Musée de l'Outil et des métiers Tinténiac

A l'occasion d'une promenade sur les bords du canal d'Ille et Rance, d'une ballade en vélo, venez découvrir le musée de l'Outil et des métiers de Tinténiac. Une douzaine d'ateliers d'artisans vous attendent dans l'ancien magasin à grains.

Le musée de l'Outil et des métiers de TINTENIAC sera ouvert les 2 et 3 novembre 2019 de 
10h00 à 12H30 et de 
14h30 à 18h00. 
quai de la Donac 35190 Tinténiac


mardi 15 octobre 2019

Jules Ferry et l'enseignement primaire public Tinténiac expulsion des frères 1887


Tinténiac Ecole Publique et laïque

1887 la guerre des Ecoles


La loi Goblet du 30 octobre 1886 prolonge la loi de 1882, en confiant à un personnel exclusivement laïque l'enseignement dans les écoles publiques (article L. 141-5 du code de l'éducation), remplaçant les instituteurs congrégationnistes (religieux des congrégations enseignantes). Elle redéfinit aussi l’organisation de l’enseignement primaire.


Dans un article paru en juillet 2016 dans "Tinténiac communication", Dominique Provost évoquait les écoles de Tinténiac.

Un article de l'UNIVERS évoque "l'expulsion" des frères qui enseignaient à Tinténiac et va servir de base à notre article. Nous sommes en 1887 au moment de la mise en place des lois sur l'école publique, laïque et gratuite.

En France, la laïcité est un principe constitutionnel qui sépare le pouvoir politique des organisations religieuses. La loi de la République, neutre, garantit la liberté de culte (tant que les manifestations religieuses respectent l’ordre public), proclame la liberté de conscience et ne place aucune croyance au-dessus des autres (religion, athéisme, agnosticisme…). Ce principe, constitutif de l’égalité républicaine, est résumé par la formule suivante : « La République ne reconnaît, ne salarie ni ne subventionne aucun culte ».

La loi du 16 juin 1881, nommée d'après le ministre de l'Instruction publique Jules Ferry, rend l'enseignement primaire public et gratuit, ce qui a permis de rendre ensuite l'instruction primaire (6-13 ans) obligatoire par la loi du 28 mars 1882, qui impose également un enseignement laïque dans les établissements publics.
Le 18 janvier 1887, le décret organique de l'enseignement primaire est publié...

Écoles primaires élémentaires



Art. 28. L'école primaire élémentaire est ouverte aux enfants de six ans révolus jusqu'à treize ans révolus. Nul élève ne pourra être admis dans une école primaire élémentaire avant l'âge de six ans, s'il existe, dans la commune et à proximité, une école maternelle publique ; avant l'âge de sept ans, s'il existe une classe enfantine publique.

l'école des filles Tinténiac

Au mois de septembre 1851, une école de filles voit le jour à Tinténiac sous la tutelle des Sœurs de l’Immaculée Conception, le tout dirigé par sœur Sainte Philomène.

En 1856, le curé Lebret entend parler de la vente l'Hôtel du Lion d'or (Ancienne auberge le lit où on dort). La communauté signe l'acte d'achat le 20 mars.

La loi Goblet du 30 octobre 1886 prolonge la loi de 1882, en confiant à un personnel exclusivement laïc l'enseignement dans les écoles publiques (article L. 141-5 du code de l'éducation), remplaçant les instituteurs congréganistes (religieux des congrégations enseignantes).

Elle redéfinit aussi l’organisation de l’enseignement primaire. Cette loi parachève les lois Jules Ferry de 1881 et 1882 sur l'école gratuite, laïque et obligatoire en renforçant l'intervention de l'État dans l'organisation de l'enseignement élémentaire et en fonctionnarisant les instituteurs.


l'école des filles Tinténiac

Elle remplace les salles d’asiles, qui assuraient la garde et l'éducation des enfants de 2 à 6 ans, par des écoles maternelles, tenues par des institutrices de même formation que les institutrices des écoles élémentaire (article 62). Ces écoles maternelles sont des établissements indépendants, mais la scolarisation maternelle peut être aussi assurée dans des classes enfantines rattachées aux écoles élémentaires.


Les écoles primaires élémentaires scolarisent les enfants de 6 à 13 ans, c'est-à-dire durant la période de la scolarité alors obligatoire.

L'enseignement primaire peut se poursuivre, au-delà de l'âge de l'obligation scolaire, dans des écoles primaires supérieures indépendantes ou dans des cours complémentaires annexés aux écoles élémentaires.

La mise en oeuvre de ces lois à Tinténiac ne vas pas sans poser quelques problèmes relatés par le journal l'Univers 3 mars 1887




Les écoles primaires élémentaires scolarisent les enfants de 6 à 13 ans, c'est-à-dire durant la période de la scolarité alors obligatoire.

L'enseignement primaire peut se poursuivre, au-delà de l'âge de l'obligation scolaire, dans des écoles primaires supérieures indépendantes ou dans des cours complémentaires annexés aux écoles élémentaires.

Le Journal de Rennes annonce la laïcisation de l'école des frères dé Tinténiac, accomplie avec une hypocrisie de procédés qui est tout à la honte de M. le maire de Tinténiac, beau-frère de M. Durand, député d'Ille-et-Vilaine. 

Ecclésiastique faisant signer une pétition à un âne 

Voici les faits : Vers le mois d'août dernier, le conseil municipal de Tinténiac crut bon d'ajouter un adjoint aux maîtres de l'école des garçons; à l'instigation du maire, on exigea que cet adjoint fût pourvu du brevet supérieur. Le maire écrivit donc à l'Institut de pour demander, comme adjoint, un frère qui fût pourvu du brevet supérieur. ■ Le supérieur répondit immédiatement qu'il tenait un frère, muni du brevet supérieur, à la. disposition de M. le maire de Tinténiac.

Que fait le maire?




Le vote du conseil municipal et la plus simple bonne foi lui commandaient de faire venir aussitôt le nouveau frère. Pas du tout : il met la lettre dans sa poche et il attend que la nouvelle loi soit votée. Car il sait que la loi interdit de nommer un congréganiste à un poste quelconque, fût-ce instituteur- adjoint. En effet, la loi est votée le 28 octobre et promulguée le 30. Alors le maire présente au préfet sa demande d'un maître-adjoint et le tour est joué. On lui envoie un instituteur laïque. Les frères convaincus qu'en présence de ce lait, il est de leur dignité de se retirer, donnent alors leur démission d'instituteurs communaux.
la nouvelle église ne sera inaugurée qu'en 1908
Photo JM Bergougniou


Cette démission est immédiatement acceptée, et, par retour du courrier, ils reçoivent l'ordre de quitter l'école et de vider les lieux dans la délai de vingt-quatre heures. Comme on le pense, cette décision produit une grande émotion dans la population, fort attachée aux frères, et qui est blessée dans ses sentiments les plus chers. Les frères font leurs adieux à leurs chers enfants ; ils quittent cette école, qu'ils habitaient depuis tant d'années, au milieu du concours sympathique et des larmes de- toute la population : le lendemain les instituteurs laïques arrivent. Le maire fait annoncer que les classes ouvriront le vendredi suivant. En effet, elles ouvrent ; les frères avaient 180 élèves, le quart à peine des enfants se rend chez les instituteurs laïques.- Nous dirons ailleurs comment les catholiques de Tinténiac ont su répondre à la mesure hypocrite et dédaigneuse dirigée "Contre eux. » 

La Résistance

A propos de la persécution religieuse à Tinténiac, on lit dans le Journal de Rennes : ■ La population de Tinténiac continue à être fort émue de l'expulsion des frères. Cette expulsion a été faite avec une véritable" brutalité. Le 12 février, les frères envoyaient leur démission à la préfecture ; le 15 février ils recevaient la réponse du préfet, déclarant que leur démission était acceptée, que deux instituteurs laïques étaient nommés, et leur signifiant d'avoir à vider les locaux scolaires pour le 16 février, c'est-à-dire pour le lendemain. Mais la population est bien résolue à ne pas se laisser violenter de cette façon, et elle s'apprête à la résistance.

Une souscription est ouverte pour fonder une école libre ; les dons généreux ne manqueront pas, et quand l'école des frères rouvrira, les instituteurs laïques resteront à peu près seuls dans leurs classes. La population de Tinténiac donne un noble exemple et nous sommes heureux de le faire connaître. A Tinténiac, le premier vicaire, qui avait annoncé en chaire l'expulsion, des frères, l'avait fait en termes émus, justement indignés, mais parfaitement convenables, et en évitant toute personnalité ; malgré cela, il a été dénoncé, et les gendarmes ont fait une enquête, parcourant tout le bourg pour savoir ce que M. le vicaire avait dit au sermon.



Ces pauvres gendarmes ! à quelle besogne on les emploie! Le plus piquant, c'est qu'ils n'ont pu, dit-on, trouver de renseignements qu'auprès d'individus qui n'assistaient pas à la grand'messe où le vicaire avait parlé. Qui a donc motivé cette enquête ? On assure que les nouveaux instituteurs se sont trouvés outragés par, les paroles du vicaire et ont porté plainte. Sur dix écoles qui existent dans le canton de Tinténiac, il n'en reste plus qu'une seule dirigée par les congréganistes. .

jeudi 10 octobre 2019

Un sauvetage à l'écluse de Tinténiac 6 juillet 1875

Un sauvetage à l'écluse de Tinténiac 6 juillet 1875




Le XIXe siècle : journal quotidien politique et littéraire / directeur-rédacteur en chef : Gustave Chadeuil

6 juillet 1875

Tinténiac. — L'Union des Deux-Villes rapporte qu'un accident des plus émouvants, et qui aurait pu avoir les suites les plus graves, s'est produit dernièrement à l'écluse de Tinténiac, sur le canal d'Ille-et-Rance.
l'écluse de Tinténiac photo JM Bergougniou

l'écluse de Tinténiac photo JM Bergougniou

Le nommé Ch. Guiilemer, âgé de 41 ans, et sa femme, Jeanne-Marie Pestel, âgée de 35 ans, cultivateurs à la Rinaudière, revenaient de voyage, montés dans une charrette attelée d'un cheval ; ils avaient avec eux un enfant âgé de 15 mois ; après avoir quitté la grande route, le véhicule suivit la rive droite du canal qui conduisait à la ferme des époux Guillemer, lorsque soudain le cheval s'arrêta court et bientôt se mit à marcher à reculons vers l'écluse.

La maison éclusière de Tinténiac photo JM Bergougniou

Le sieur Boulanger, éclusier, voyant le danger que courait les voyageurs, s'élança à la tête du cheval et essaya de l'arrêter. Ce fut en vain : cheval, voiture et voyageurs furent précipités dans la rivière.

l'écluse de Tinténiac photo JM Bergougniou

Saisissant une gaffe, Boulanger fouilla le canal, il accrocha la blouse du fermier et le ramena à la surface de l'eau : le pauvre diable serrait sa femme sous l'un de ses bras et la femme tenait le petit enfant, - mais tout à coup la blouse se déchira sous le poids des 3 corps, et de nouveau les malheureux furent replongés au fond de l'eau, alors haute de 2 mètres 50.

l'écluse de Tinténiac photo JM Bergougniou


Sans se décourager, le brave éclusier recommença son œuvre de sauvetage: de nouveau il parvint à ressaisir la blouse de Guillemer ; mais, une seconde fois, le vêtement se déchira et la famille disparut derechef dans la rivière.

l'écluse de Tinténiac photo JM Bergougniou


Cependant, Boulanger avait pu saisir en dessous le bras droit de Guillemer, il ramena le cultivateur et sa femme à la surface ; l'enfant; lui, restait submergé. Le désespoir commençait à s'emparer des parents et l'anxiété du sauveteur devenait des plus grandes lorsque survinrent MM. Pierre Aubré et Célestin Aubry, éclusier auxiliaire. A l'aide d'une échelle, Aubry descendit dans l'écluse et arracha de force l'enfant des bras de sa mère, puis la femme des bras de son mari, lequel ne voulait pas lâcher prise.

le pont à l'abbesse Tinténiac  photo JM Bergougniou

Aubré, resté sur le bord, reçut l'enfant des mains d'Aubry, puis le tour de la mère vint ensuite; le péril de celle-ci était d'autant plus grave qu'elle se trouve être dans un état de grossesse avancée.

Quant à Guillemer, il remonta seul à l'aide de l'échelle.

Interdit à toute personne étrangère au service photo JM Bergougniou


Malgré les plus grands efforts, il fut impossible de sauver le cheval.

Des vêtements secs et des soins furent donnés à la famille Guillemer.

l'écluse de Tinténiac photo JM Bergougniou

Les sauveteurs furent chaleureusement félicités et particulièrement l'éclusier Boulanger. C'est, en effet, à lui surtout, que revient l'honneur du sauvetage. Aubré et Boulanger sont, du reste, coutumiers du fait ; Boulanger en est, lui, à son huitième sauvetage.

Un cordial salut à Catherine et Patrice encore vainqueurs du concours des écluses fleuries

jeudi 3 octobre 2019

Les journées du Patrimoine Tinténiac 2019

Les journées du Patrimoine Tinténiac 2019



Le public a répondu présent à l'occasion des Journées du Patrimoine les 21 et 22 septembre 2019. 150 visiteurs sur deux jours, du jamais vu au Musée de l'Outil. Nous avons certainement bénéficié de l'effet patrimoine généré par Stéphane Bern autour de la mission patrimoine. L'Association a montré depuis le début des vacances qu'elle était capable de se mobiliser autour du musée. 

Développer l’économie locale, lutter contre les inégalités entre les territoires, créer et protéger les emplois : le patrimoine est une chance pour tous, aidons-le !



Nous devons cependant constater que la mobilisation n'est pas unanime. Certes la Municipalité à continué à mettre le bâtiment à la disposition du musée, à payer l'abonnement et la facture d'électricité.

Par contre les subventions municipales versées depuis des années ne l'ont pas été cette année. 

Les sommes allouées au musée de l'outil ont fait l'objet d'un report et n'ont pas été attribuées. Le personnel saisonnier mis à disposition du musée ne l'a été qu'à partir du 14 juillet et après de multiples appels.



COMPTE-RENDU SOMMAIRE DE LA RÉUNION DU CONSEIL MUNICIPAL DE TINTÉNIAC du vendredi 19 avril 2019 



L’an deux mil dix-neuf, le dix-neuf avril à dix-neuf heures, le Conseil Municipal de la Commune de Tinténiac s’est réuni au lieu ordinaire de ses séances, après convocation légale, sous la Présidence de Monsieur Louis ROCHEFORT, Maire. 
Etaient présents : Louis ROCHEFORT, Maire ; MM. et Mmes François LEROUX, Béatrice BLANDIN, Léon PRESCHOUX, Rosine d’ABOVILLE, Gérard LE GALL, Marie-Anne BOUCHER, Adjoints ; MM. et Mmes Céline ROSSE, Linda GILBERT, Philippe MAZURIER (arrive au point 3 à 19h30) Christian TOCZE, Frédéric BIMBOT, Isabelle GARÇON, Rémi LEGRAND, Conseillers Municipaux. 
Etaient absents excusés : Yvonnick BELAN donne pouvoir à Louis ROCHEFORT ; Denis BAZIN donne pouvoir à François LEROUX ; Isabelle MORIN-LOUVIGNY donne pouvoir à Béatrice BLANDIN ; Jean-Yves GARNIER donne pouvoir à Marie-Anne BOUCHER ; Loïc SIMON donne pouvoir à Léon PRESCHOUX ; Sophie KEENAN donne pouvoir à Linda GILBERT ; Nadia FOUGERAY donne pouvoir à Céline ROSSE ; Nathalie DELVILLE donne pouvoir à Christian TOCZE ; Anne BUSNEL. Secrétaire de séance : Rosine d’ABOVILLE, à qui il est adjoint un auxiliaire, Hervé PICARD, D eur G al des Services. 

AFFAIRES FINANCIÈRES et BUDGÉTAIRES

POINT 1 : Subventions aux associations au titre de l’année 2019

TOURISME 
Syndicat d’initiative 500,00 € Report 
Musée de l’Outil 800,00 € 
Report Sous-Total 1 300,00 €



Nous avions demandé à rediscuter une nouvelle convention avec la Municipalité afin de redéfinir les modalités de mise à disposition du bâtiment propriété de la commune dénommé magasin à grains. 

Suite à une réunion tenue le 3 juillet, la municipalité demande, pour renégocier la convention, une modification des statuts de l'association du musée semblant oublier les règles qui régissent une association loi de 1901 et la non ingérance d'une municipalité dans le fonctionnement des associations.

https://musee-outil.blogspot.com/2019/09/les-journees-du-patrimoine-2019-un.html


mercredi 18 septembre 2019

Saint-Brieuc des Iffs Bretagne Ille et Vilaine

Saint-Brieuc des Iffs Bretagne 

Ille et Vilaine

Le nom les Iffs serait dû à la déformation de l'ancien français eveïs ou eaveïs « lieu où il y a de l'eau » et non à la présence des ifs centenaires auprès de l'église.
La paroisse existait dès le XIe siècle et appartenait au début du XIIe siècle à l'abbaye Saint-Melaine de Rennes. Elle est unie à la paroisse des Iffs du XIIIe siècle à la Révolution.
Les Ifs de l'église -des-Iffs
photo JM Bergougniou

L'if a longtemps été un symbole de mort :


  • très toxique, il a pu être utilisé comme poison de flèches lors de la Préhistoire;
  • arbre des cimetières depuis les Celtes pour qui il était sacré, il assurait le lien entre les vivants et les morts





Leur disparition s'explique par plusieurs raisons:
  • les ifs étaient souvent arrachés car très toxiques pour le bétail ;
  • les forêts auraient été décimées pour fabriquer des arcs, chez les Gaulois et dans toute l'Europe médiévale et en particulier lors des guerres franco-anglaises notamment la guerre de Cent Ans ;
  • le bois d'if (dur et homogène) a été très utilisé en ébénisterie et en marqueterie.

L'if peut atteindre 25 mètres de haut, mais la plupart des individus sont plus petits. Sa forme varie selon la place et la lumière dont il dispose, avec une cime irrégulière et un tronc court et noueux d'où partent des branches à quelques centimètres du sol. Les formes en buisson sont également fréquentes (et il se taille facilement).


Les Ifs de l'église de Saint-Brieuc-des-Iffs 
photo JM Bergougniou
Le tronc cannelé porte une écorce de couleur brune à brun rougeâtre (parfois très foncé voire pourpre). Cette écorce est assez fine et écailleuse (se détache généralement en fines écailles). Les rameaux sont souples et verts au moins la première année. Les feuilles sont des aiguilles un peu molles, plates de couleur vert foncé dessus et vert plus clair dessous. La plupart mesurent de 20 à 35 mm. Les aiguilles sont insérées en spirale autour des pousses.

les baies d' Ifs photo JM Bergougniou

Toutes les parties de l'arbre, sauf l'arille rouge entourant la graine, sont très toxiques car elles contiennent des alcaloïdes (taxine). De nombreux cas d'empoisonnements mortels sont signalés dans la littérature. Chaque année, de nombreux herbivores sont intoxiqués (parfois des troupeaux entiers). Le cheval, qui en est friand, est très sensible. 



les baies d' Ifs photo JM Bergougniou
L'if, symbole d'immortalité pour les Anciens, de par sa longévité exceptionnelle, est aujourd'hui utilisé dans un cadre médical : en effet, à partir de l’écorce de l'if du Pacifique on extrait une substance cytotoxique : le taxol.

le choeur photo JM Bergougniou

L'église en forme de croix, fut reconstruite en partie au milieu du XVIIe siècle. On observe un appareil roman sur les murs nord et sud de la nef. Le chevet est droit et décorés de choux frisés. Il est percé d'une fenêtre en arc brisé à deux meneaux.



Saint-Brieuc fut séparé des Iffs dès 1803 et érigé dès lors en paroisse ; mais le traitement du recteur fut supprimé en 1814 et la paroisse ne fut officiellement rétablie que le 11 février 1820 par ordonnance royale (Pouillé de Rennes).

La Chaire à prêcher datée de 1755 photo JM Bergougniou


le village doit son nom à l'évêque breton Saint-Brieuc (Ve siècle). 

Brieuc ou Brioc est un moine breton, originaire du Pays de Galles, devenu premier évêque de Saint-Brieuc (22). Il est l'un des sept saints fondateurs de Bretagne, honoré dans le pèlerinage du Tro Breizh.


Comme dit plus haut le qualificatif "des iffs", ne vient pas des arbres centenaires situés autour de l'Eglise. L'église est un démembrement de la paroisse primitive de Tinténiac. 
tête d'angelot détail du retable de Notre-Dame de bon secours photo (c) JM Bergougniou


La paroisse de Saint-Brieuc s'unit à celle des Iffs au début du 13e siècle et le reste jusqu'en 1629. La paroisse retrouve son indépendance en 1803.


La date de construction de la première église est indéterminée. Il est fait mention en 1122 de l'église de Saint-Brieuc des Iffs sous l'appellation de «ecclesia de sancto Brioceo». Les parties les plus anciennes sont dissimulées par les différents terrassements effectués au fil des siècles. Des traces romanes existent sur le mur sud de la nef. 


Un lavabo gothique à deux trous (pièce très rares du XIIIe) est présent dans le mur sud du chœur. Les corniches en bois, du 15e qui sont visibles et restaurées. 

La nef et le chœur sont d'époques différentes lisibles sur les voûtes en bois. 
Vitrail sud de l'église de St Brieuc des Iffs  photo (c) JM Bergougniou






L'église est consacrée le 22 juillet 1658 par Monseigneur de Kerouan évêque d'Irlande représenté apaisant des loups sur le vitrail sud du transept. 


le clocher de l'église de Saint-Brieuc des Iffs photo JM Bergougniou

Le clocher date des environs de 1830. Il est réalisé sur les plans de Monsieur Coiquaud ingénieur dirigeant les travaux du canal d'Ille et Rance. 



Retable du transept sud  photo (c) JM Bergougniou








Les retables de part et d'autre du maître autel sont en bois et colonnes de marbre d'époque Louis XIV. 

Le tabernacle date de 1670, 1680. Les retables en pierre situés dans les transepts devaient se situer auparavant de part et d'autre du chœur. Le statuaire est remarquable et l'on peut notamment observer les statues de bois des retables représentant Saint Brieuc et Saint Jacques qui, à l'origine devait être de par ses vêtements et son attitude un St Roch, un Saint Malo et un Saint Samson du XVIIe et un St Brieuc de granit du XIIIe ou XIVe siècle.

Retable du transept nord photo (c) JM Bergougniou



De l'ancien édifice roman subsiste le volume de la nef. Une campagne de travaux de la fin du 15e siècle et du début du 16e siècle entraîne le remaniement des parties hautes et de la plupart des baies ainsi que la construction des chapelles latérales formant transept. La tour porche occidentale date du 17e siècle.

Détail des poutres de la charpente photo JM Bergougniou

Sources :

Paul BANÉAT le département d'Ille et Vilaine 

Fondation du Patrimoine 
Inventaire du patrimoine en Bretagne