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jeudi 24 novembre 2022

Paquebot Parana SGTM Louis Alexandre Denoual


 Paquebot Parana SGTM  Torpillage le 24 août 1917




Sur le monument aux morts de Tinténiac apparait le nom de Louis Alexandre Denoual.

Selon Mémoires des Hommes il est décédé lors du torpillage du paquebot PARANA le 24 août 1917. 

Louis Denoual est né à la Besnelais en Tinténiac le 27 septembre 1889.

De la classe 1909, au recrutement de Saint-Malo, il est rappelé au service actif pendant la première guerre mondiale. 

Le 235e RI ayant été dissout le 30 octobre 1916 on peut supposer qu'il est reversé au 35e RI

Un doute persiste sur son affectation, le 2 de 235e RI ayant été rayé, il est alors affecté au 35e RI.

Le jugement de décès est rendu le 27 août 1918


En principe les décès en mer sont reportés dans le registre des décès du dernier domicile connu (soit celui figurant sur la fiche-matricule de l'Inscription maritime pour les marins), avec parfois une note marginale sur l'acte de naissance.

Cependant le décès en mer peut être soit constaté par le capitaine du navire, faisant fonction d'officier d'état-civil : dans ce cas le report sur le registre des décès du domicile se fera assez vite, soit ne pas être constaté (p.ex naufrage) : dans ce cas il faudra un jugement d'un tribunal, au vu de pièces justificatives ou de témoignages, et cela peut prendre plusieurs années, d'autant que ce jugement n'est pas systématique, mais intervient le plus souvent à la demande d'ayants-droit.

Dans ce dernier cas le jugement est reporté dans le registre des décès du domicile, parfois donc plusieurs années plus tard, avec, pour les décès assez récents (fin 19ème) une note marginale sur ce registre à la date présumée du décès.


Il est le fils de Pierre et de Clémentine Duré qui résident à Tinténiac. Lui en tant que cultivateur réside à Saint-Brieuc-des-Iffs.
Il est soutien de famille.
Incorporé le 5 octobre 1910 au 47e RI, il est libéré le 28 septembre 1912. On sait qu'il a les yeux bleus, les cheveux chatains et qu'il mesure 1,57m.

Il est rappelé à l'activité par suite de la mobilisation générale le 1er août 1914, il arrive au corps ( 9e RI) le 3 août.  Il sera affecté au 35e RI le 20 juin 1917. 

Il sera décoré de la Médaille militaire par décret du 21 février 1921 et de la croix de guerre avec étoile d'argent.


Sur le naufrage du Parana




Paquebot mixte construit à La Seyne sur Mer pour le compte de la Société Générale de Transports Maritimes à Vapeur de Marseille, lancé en 1908 et baptisé Parana, du nom d’un fleuve argentin et d’une ville sur ce même fleuve. 

Numéro de chantier 1 008.
03.08.1914 : service régulier sur l’Amérique du Sud

01.06.1916 : AMBC installé à bord

L’encadrement, la formation et l’entraînement de tout le personnel de l’AMBC. - L’instruction des officiers de la marine marchande en vue de la défense contre les sous-marins - La surveillance, l’entretien et les réparations courantes des matériels embarqués sur les bâtiments de commerce, y compris la mise au point de ces matériels. - L’exécution des tirs et des écoles de feu destinés à l’entraînement des armements et à la formation au tir des officiers et des gradés. - Enfin, le personnel de l’AMBC sera entraîné à l’usage des signaux simples (signaux à bras, signaux Morse, code international) pour les navires de commerce. Les centres seront finalement en place dès juin 1917 à Dunkerque, Calais, Boulogne, Dieppe, Le Havre, Rouen, Caen, Cherbourg, Brest, Lorient, Saint Nazaire, La Pallice, Bordeaux, Bayonne, Cette, Marseille, Toulon, Bizerte. Chaque navire de commerce sera rattaché à l’un de ces centres en accord ou à la convenance de son armateur.

07.12.1916 : requis non militarisé comme transport

Le décret du 31 juillet 1914 prévoit deux types de réquisition : d’une part, la réquisition en propriété par laquelle le navire devient la propriété de l’État, d’autre part, la réquisition en jouissance, qui donne à l’État l’usage du navire et la possibilité de le rendre à son propriétaire lorsqu’il n’en a plus besoin. C’est ainsi qu’à côté des navires requis en pleine propriété, l’État va utiliser des navires affrétés, laissant à leurs armateurs la charge de leur exploitation, moyennant la signature de conventions types fixant dès le temps de paix les conditions de la réquisition des navires de commerce, c’est-à-dire les obligations et les devoirs de l’État et des armateurs.


Une nouvelle crise se produit alors que l’approvisionnement de l’armée d’Orient accroît les besoins en transports maritimes. L’évacuation de l’armée serbe, reconstituée à Corfou, puis envoyée à Salonique, nécessita le transport du 8 avril au 30 mai 1916 de 100 00 hommes, de 33 000 chevaux, de 5 500 autos, de 106 000 tonnes de matériel. Pour les seuls paquebots des Messageries Maritimes, les estimations sont les suivantes : le service de l’armée de Salonique a dû pourvoir au mouvement de 122 000 hommes, le service de Lemnos ou des Dardanelles à l’évacuation de 41 000 passagers.

20.08.1917 : le Parana quitte Bizerte pour Salonique avec 252 hommes, 540 soldats Serbes, 43 chevaux et mulets et 1 862 tonnes de divers, en convoi avec Médié et Pampa escorté par 3 torpilleurs




24.08.1917 : capitaine Fabre. A 01h10, dans le canal de Doro, il est torpillé au niveau de la cale 2 sur bâbord par le sous-marin allemand UC-74 (KL Wilhelm Marschall). Le navire continue à flotter, mais les passagers paniquent et se jettent à l’eau ; l’équipage parvient néanmoins à transformer le sauve qui peut en évacuation ordonnée.



A 01h30, une seconde torpille arrache le gouvernail et avarie l’hélice. Le capitaine peut gagner la côte d’Eubée en différenciant les machines et mouille
25.08.1917 : malgré le travail acharné de l’équipage et d’autres navires, le navire coule 26 h après son torpillage. 7 morts sont à déplorer parmi l’équipage, les rescapés sont conduits à Salonique par le Médié et le Pampa
14.10.1917 : les rescapés de l’équipage débarquent du Pampa à Marseille.





les destroyers d'escorte étaient „Fronde“, „Fanfare“ et Yacht „Helene“ tandis que les 876 survivants ont été secourus par les destroyers "Colne", "Fanfare" et "Sape".


Une tentative de remorquage a été faite par le navire de sauvetage "Tenedos".


Selon des sources britanniques, il y avait 232 soldats français et 560 soldats serbes et 91 membres d'équipage à bord du PARANA.

Le déroulé des événements


15 Août 1917

Appareillé de Marseille avec
231 officiers et soldats pour Salonique
619 officiers et soldats pour Bizerte
1862 t de marchandises diverses
43 chevaux et mulets

17 Août

Escale à Bône de 07h00 à 18h30

18 Août

Escale à Bizerte. Débarqué les militaires au quai de la gare.
Embarqué 20 officiers serbes et 540 soldats serbes ainsi qu'un médecin français pour Salonique.

20 Août

Appareillé de Bizerte avec PAMPA et MEDIE, escorté par torpilleurs PISTOLET et SAGAIE.

23 Août

Escale à Milo de 13h00 à 17h00. Appareillé escorté par les torpilleurs FANFARE, POIGNARD et SAGAIE.


24 Août

Torpillé alors que nous franchissons le canal de Doro et que nous venons de passer le feu de Fassas. Le navire est ébranlé par une première torpille qui le frappe par bâbord, et recouvert par une immense colonne d'eau.
Malheureusement, une panique générale se produit à bord, suivie de scènes indescriptibles. Malgré les exercices effectués et une alerte au large de Malte, les soldats se ruent sur les canots sans écouter les ordres. Des garants sont coupés et les canots surchargés de gens affolés tombent à la mer, entraînant de nombreuses noyades.
La lumière est rétablie par l'électricien dans les faux ponts et les coursives passagers. L'eau pénètre dans la cale 2 et la soute à charbon avant. Essayé d'abriter le navire sur la côte Est d'Eubée pour permettre une évacuation.


Une seconde torpille frappe le navire sur bâbord. Nouvelle panique et les soldats serbes envahissent les canots qui restent, empêchant les marins de faire leur travail et de les amener jusqu'à la lisse. Des garants sont encore coupés, provoquant des catastrophes. Le contingent serbe est totalement affolé, le contingent français, dans une proportion de 1/10e.
Le poste de TSF est complètement démoli et cesse de fonctionner.Malgré un pompage intensif, l'eau entre dans les soutes à charbon, le sabord de chargement de la soute arrière s'étant déjointé. Le navire prend de la gite et s'incline dangereusement.
En différenciant les hélices, car le gouvernail a été emporté, mouillé près de la côte.





Le capitaine explique ensuite toutes les manœuvres qui vont être tentées pour assécher le navire et le remorquer. Il semble qu'il y ait eu des tensions avec le commandant de SAGAIE qui dans son rapport va vivement critiquer le commandant Fabre qu'il trouve trop pessimiste quant aux chances de sauver le navire. L'officier de marine, qui semble d'ailleurs se prendre pour le commandant du paquebot, donne plein d'ordres et se plaint qu'ils ne sont pas suivis d'effets.
Les tentatives ne donneront aucun résultat, surtout à cause du mauvais temps et de l'importance des voies d'eau et le navire coulera 26 heures plus tard.
Le capitaine Fabre signale la très bonne conduite du second Dapelo, des lieutenants Housselot et Couvin, du chef mécanicien Petitjean et des officiers mécaniciens Aimedieu et Jourdant. Il déplore la conduite de l'officier mécanicien de quart, Monsieur Bouche, qui a quitté son poste pendant un très long moment. Il déclare que le TSF Pellicia a parfaitement rempli sa fonction, transmettant des messages jusqu'à la destruction de son émetteur. Il est ensuite resté à la passerelle.
Il signale l'excellent comportement du 1er chauffeur Gayet et du graisseur Cacciaguerra qui se sont brillamment distingués. Il cite de nombreux marins des équipages pont et machine, dont le maître d'équipage Gourden, le capitaine d'armes Aspard et les seconds maîtres Picard et Poltri.



Il indique que le commandant d'armes des troupes de terre, le sous-lieutenant Chapelier et le médecin-major Josserand, embarqué à Bizerte, ont très bien secondé les officiers pont et sont parvenus à ramener le calme dans le contingent français.


Mais il s'attarde surtout sur les deux mousses, Fenocchio et Oreille, qui ont fait preuve d'un grand sang froid malgré leur jeune âge et se sont montrés particulièrement dévoués. Plus tard, le mousse Oreille a été saisi par un soldat serbe qui l'a dépouillé de sa ceinture de sauvetage et l'a jeté à la mer. Il a pu être sauvé et le capitaine estime que ces deux mousses méritent une récompense.

Rapport de l'officier enquêteur (LV commandant HELENE)


Le navire faisait route au N20E à 11 nœuds. Vent frais de NNW; Mer forte. Nuit étoilée avec bonne visibilité.
Navigation en ligne de file dans l'ordre PAMPA – PARANA – MEDIE avec distance de 800 à 1000 m entre chaque navire.
FANFARE à droite, POIGNARD à gauche, SAGAIE sur l'arrière.
PARANA a été torpillé sur bâbord à 5 milles au nord du cap Fassa. Deux torpilles l'ont touché à 20 minutes d'intervalle. Le timonier de quart Corte et l'homme de barre Cabel ont vu le sillage de la 2e torpille. Le sous-marin a été éclairé momentanément par un des torpilleurs.

Cale 2 et soutes à charbon se sont remplies d'eau. Le safran du gouvernail a été arraché et l'hélice bâbord endommagée. L'eau a commencé à entrer par les presse-étoupes de lignes d'arbres.

Lors de la 1ère explosion, environ 80 hommes, pris de panique, ont sauté à la mer. Une nouvelle panique s'est produite lors de la 2e explosion. Canots et radeaux sont tombés à la mer dans la plus grande confusion. Quand le calme a pu être rétabli, il ne restait plus à bord que 6 canots sur 14 et 2 radeaux sur 20.



Il y avait à bord 560 officiers et soldats serbes ainsi que 232 officiers et soldats français. Une vingtaine de Sénégalais, qui dormaient dans le faux-pont 2, ont du être tués lors de la 1ère explosion. Mais tout le monde, exception faite de ces premières victimes, aurait pu être sauvé si les ordres du commandant et des officiers pont avaient été suivis. L'attitude des Serbes a été particulièrement mauvaise. Les officiers serbes n'ont rien fait pour rétablir l'ordre. Ils n'ont même pas cherché à traduire les ordres des officiers français. Un soldat serbe s'est même emparé du mousse Oreille, l'a dépouillé de sa ceinture et l'a jeté à la mer.
Du côté français, un tiers de l'équipage, dont l'officier mécanicien Bouche, a abandonné son poste. Certains ont même quitté le navire et c'est la raison pour laquelle ils ont péri.

On compte finalement environ 150 disparus, dont 23 à l'équipage (nota : en réalité ce chiffre s'est avéré inexact; 7 hommes d'équipage seulement avaient disparu)
Les rescapés ont été recueillis par SAGAIE, POIGNARD, FANFARE et l'anglais KOLNE, puis conduits à Salonique par MEDIE et PAMPA.

L'officier enquêteur note que les autres officiers du navire, ainsi que le sous-lieutenant Chapelier et le médecin-major Josserand, des troupes de terre, ont eu un très bon comportement et se sont montrés efficaces. Ces deux derniers ont aidé les officiers du bord à rétablir l'ordre.
Toutefois, il déplore que l'officier de tir, le lieutenant Housselot, ne se soit pas rendu aux pièces pour vérifier la présence de l'armement. Aucun tir ne s'est déclenché quand le sous-marin a été éclairé de façon inopinée par un escorteur.

Les moyens d'épuisement du bord étaient insuffisants. Le TENEDOS, arrivé sur les lieux à 19h00 le 24, n'est pas parvenu à amorcer ses pompes d'assèchement et le mauvais temps l'a empêché de passer une remorque au PARANA. Celui-ci a coulé le 25 à 09h18. D'après les clichés de l'épave, il s'est posé droit sur le fond.


Sources




https://forum.pages14-18.com/viewtopic.php?t=44138

mercredi 23 novembre 2022

Banque Alimentaire collecte nationale Tinténiac NETTO SUPER-U 25 et 26 novembre

 Banque Alimentaire collecte nationale - Tinténiac - NETTO SUPER-U 25 et 26 novembre









Chaque année, le dernier week-end de novembre, les Banques Alimentaires organisent leur Collecte Nationale dans les magasins partout en France. 

Cette année, elle aura lieu les 25, 26 et 27 novembre. Ce week-end de solidarité est l'unique moment durant lequel les bénévoles Gilets Orange font appel à la générosité du grand public.

Corps

Un moment solidaire essentiel pour faire face à la hausse de la demande

La Collecte Nationale est le rendez-vous solidaire des Banques Alimentaires durant lequel plus de 130.000 bénévoles, mobilisés le temps d’un week-end, collectent des denrées alimentaires dans plus de 9.000 points de collecte à travers toute la France : magasins, écoles, mairies, entreprises... tous sont mobilisés au profit de l’association. 


Chaque année, la Collecte Nationale des Banques Alimentaires permet de récolter près de 11.500 tonnes de denrées alimentaires, soit l’équivalent de 23 millions de repas. Tout particulièrement cruciale cette année, la Collecte Nationale doit donc être une réussite afin que le réseau puisse soutenir l'ensemble de ses bénéficiaires. 

vendredi 26 août 2022

Tinténiac comice agricole 27 août 2022 Musée de l'outil et des métiers Moulin à blé noir

Comice Agricole TINTENIAC 27 août 2022 

J'aime la galette, savez-vous Comment?

Quand vous mangerez une galette saucisse au comice, pensez au musée de l'Outil qui y tiendra un stand. Il y sera présenté la fabrication du moulin à blé noir. Plus de 30 fabricants exerçaient dans la région !


J'aime la galette, savez-vous Comment?



Le Sarrasin -Fagopyrum esculentum Moench- est une espèce de plantes à fleurs, annuelles, de la famille des Polygonacées cultivée pour ses graines consommées en alimentation humaine et animale.

Malgré son appellation courante de blé noir, le sarrasin n'est pas une espèce du genre Triticum (genre regroupant les variétés de blé), ni même une espèce de graminées. 

Il est dépourvu de gluten, ce qui le rend difficile à utiliser en panification ou pour la confection des pâtes. 
Il est cependant rattaché aux céréales – bien que n'en faisant pas partie du point de vue botanique – ou qualifié de pseudo-céréale.

Il est connu sous divers noms communs : sarrasin, renouée sarrasin, blé noir, blé de barbarie, bucail, carabin, mais également froment noir dans certaines sources du xvie siècle.



la fabrication du moulin à blé noir photo (c) JM Bergougniou



On pense que les galettes, simple mélange de farine et d’eau, ont dû apparaître vers 7000 ans avant J-C, en même temps que les bouillies, les soupes et les premières formes de pain sans levain.


On retrouve d’ailleurs toutes sortes de galettes ou de crêpes dans toutes les civilisations de l’ancien et du nouveau monde, qu’elles soient faites à partir de farine de blé, de riz, de maïs ou d’autres céréales. ( Russie : blinis, Mexique : tortillas, Canada-USA : pancake)


Peut-être sont elles nées d’une maladresse d’un homme ou d’une femme qui renversant de la bouillie sur la pierre brûlante du foyer, s’aperçu que l’on obtenait ainsi une galette très plate, cuite instantanément, facile à rouler et de bon goût.


photo (c) JM Bergougniou
En ce qui concerne la Bretagne, il faut remonter aux croisés, qui au XII siècle, rapportèrent le sarrasin d’Asie et cette plante trouva dans les terres acides de Bretagne un milieu favorable à son développement. Pourtant il fallut attendre encore plus d’un siècle avant que le sarrasin moulu en farine n’entre dans la composition des galettes.


partie tournante  du moulin à blé noir photo (c) JM Bergougniou

Pour les Bretons, cette plante est extraordinaire à plus d’un titre.

Elle ne demande que peu de travail durant son cycle végétatif.

Sa récolte intervient au bout de 3 mois, d’où son surnom de plante de « cent jours ».





le moulin à blé noir et sa partie avant de serrage photo (c) JM Bergougniou

 Excepté les mauvaises années, son rendement est supérieur au blé (pour 1 grain semé le sarrasin en rend entre 11 et 15, là ou le blé n’en rend que 5 à 10).
Et surtout contrairement au blé, le sarrasin n’est pas soumis à l’impôt (la dîme) et reste à la ferme, ce qui assure une nourriture quotidienne à cette société 
rurale qui tire son alimentation de l’agriculture locale.




On trouve la première trace de recette de crêpe en France vers 1390. L’auteur explique comment faire des « crespes » avec de la farine, des œufs de l’eau et du sel. Ces « crespes » sont cuites dans un mélange de saindoux et de beurre avant d’être servies.


la fabrication du moulin à blé noir photo (c) JM Bergougniou
Les galettes servaient alors de pain dans les campagnes, le froment étant surtout réservé aux propriétaires terriens et aux habitants des villes. On les fit même sécher dans les greniers afin de les garder pour les soirs de disette ou, la soupe étant trop claire, elles venaient l’épaissir, brisées dans l’écuelle.


la fabrication du moulin à blé noir photo (c) JM Bergougniou

le ou la bilig sur son trépied photo (c) JM Bergougniou
De plus cette farine de blé noir eût une ambassadrice de charme en la personne d’Anne de Bretagne qui séduite par les qualités gustatives des galettes, étendit sa culture à l’ensemble de son royaume, consciente d’assurer une récolte et une alimentation aux plus pauvres de ses sujets.


Un ou une bilig (ou tuile) est une plaque épaisse circulaire en fonte d'une quarantaine de centimètres de diamètre, utilisée en cuisine bretonne pour faire cuire les crêpes.

 Elle s'utilise avec un râteau ("rozell") et une spatule.La plaque et ses accessoires portent de nombreux noms suivant les langues et les lieux de Bretagne.

De la fabrication à la commercialisation :


Les premières « bilig », en fonte, firent leur apparition au XVe siècle. De taille imposante, elles mesuraient 70 cm de diamètre et étaient munies d’un anneau qui permettait de les accrocher au mur entre deux usages.

La « bilig », lors de son utilisation, reposait sur un trépied à même la cheminée, dans l’âtre.

moulin à blé noir photo (c) JM Bergougniou

Le mécanisme de broyage est logé dans une boîte en bois de forme rectangulaire avec une face plus longue servant de tenon de fixation et actionné par une manivelle en bois  ou en fer. 








 moulin à blé noir vis de serrage photo (c) JM Bergougniou
Sur l'autre face, partie en bois amovible avec 5 vis en bois de serrage. Le moulin est composé d'une pièce tournante incrustée de lamelles en fer selon un angle donné par rapport au centre du la pièce. La partie fixe est elle aussi incrustée de lamelles métalliques.

moulin à blé noir photo (c) JM Bergougniou

La partie tournante est actionnée par une manivelle en bois ou en fer.

les vis en bois du moulin à blé noir photo (c) JM Bergougniou
le grain est introduit dans le moulin grâce à un entonnoir sur le dessus et la mouture sort par un trou sous le moulin. Des vis en bois permettent d'obtenir une farine plus ou moins fine
l'atelier du moulin à blé noir photo (c) JM Bergougniou
signature du moulin à blé noir photo (c) JM Bergougniou
Les moulins étaient généralement signés par le fabricant ici Louis Hamon de Pleugueneuc. 
Après le décès de M. Roger Hamon, la famille a proposé au Musée de l’outil et des métiers de Tinténiac la totalité du matériel et de l’outillage qui composait l’atelier du fabricant de moulins à blé noir à Pleugueneuc, sans doute le dernier fabricant de ces moulins. 

meule d'affutage photo (c) JM Bergougniou
C'était l'occasion de mettre en place au musée un nouvel atelier, celui de la fabrication des moulins à blé noir où l’on peut voir toutes les machines nécessaires à leur réalisation, les différentes étapes de fabrication ainsi qu’une collection de ces moulins. Certains sont signés, beaucoup sont anonymes. Chaque ferme, chaque famille possédait son propre moulin.


le tour photo (c) JM Bergougniou
 La crêpière qui officiait à cette époque, en dehors du geste technique pour étaler sa galette, se devait d’être d’une grande habileté pour préparer la chauffe de sa « bilig » en utilisant des fagots, du petit bois afin d’assurer une bonne cuisson de la pâte. Satisfaite alors de la température obtenue, la crêpière se mettait au travail.

scie à ruban photo (c) JM Bergougniou

Cuites une à une puis posées en bout de table, les galettes faisaient le bonheur des convives qui les mangeaient avec leurs doigts, accommodées de beurre salé, de lait baratté, de lard, de pommes de terre le tout accompagné de cidre de la ferme.





moulin à blé noir entonnoir et manivelle photo (c) JM Bergougniou
La viande étant rare, ces repas de galettes se répétaient souvent dans la semaine ce qui indubitablement a favorisé cette maîtrise et ce savoir faire reconnu à la Bretagne.

vitrine moulin à blé noir photo (c) JM Bergougniou
De plus, la Bretagne, étroitement liée à l’église, est respectueuse des préceptes religieux et c’est tout naturellement que la galette fait l’unanimité le Vendredi décrété jour maigre.

















 Petit à petit le périmètre de la crêpière s’agrandit.

la fabrication du moulin à blé noir photo (c) JM Bergougniou

En effet ces « cuisinières » se louèrent pour les fêtes ou les mariages, travaillant dès l’aurore pour préparer les piles de galettes qui étaient dévorées avec force beurre salé, pâté, œufs et saucisses. 

Au moment du dessert, elles mélangeaient un ou deux œufs dans la pâte, la parfumaient (cannelle, fleur d’oranger...) La crêpe douce était née !


Au fil du temps les crêpières s’installèrent sur les marchés. Avec un fourneau portable et deux bilig, elles travaillaient rapidement, étalant la pâte sur une bilig et la retournant sur la seconde pour terminer la cuisson. 










Elles vendaient la galette sèche que les gens mangeaient debout devant leur étal. 




Ces galettes s’agrémentèrent bientôt de divers ingrédients tels des œufs, du lard apportés par ceux qui désiraient les consommer garnies. La crêpière les faisant cuire sur le bord de sa bilig avant de garnir les galettes.



Au XVIII siècle le dictionnaire universel décrit les crêpes comme une espèce de pâtisserie », fort connue dans quelques provinces de l‘Ouest.
Dans le pays Gallo la galette de blé noir est cuisinée avec des produits salés et elle est épaisse

- Dans le Finistère, la « crêpe » est beaucoup plus fine et réalisée à base d’un mélange de farine de froment et de blé noir. A noter que les « galettes » de Pont-Aven, elles sont de délicieux gâteaux sablés.



Tous les éléments comme pour de nombreux autres ateliers, permettent de monter une exposition; pour le blé noir, elle est unique ; en effet, les ateliers de fabricants de moulins à blé noir, recensés par M. André Gaucheron, ont disparu depuis longtemps...


« Autour du Blé Noir » (semer et récolter du blé noir, exposer les fléaux qui servaient au battage, ramassage de la graine, obtention de la farine avec ces moulins spécifiques, fabrication de la galette.

sources :

wikipedia
Musée de Bretagne
https://www.creperielesembrunsbinic.fr/le-bl%C3%A9-noir/
Tréblec