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vendredi 27 mars 2015

Tinténiac Monument aux morts : Ouest-France en parle 26 mars 2015 guerre Bretagne Ille et Vilaine centenaire guerre

Tinténiac Monument aux morts : Ouest-France en parle 



L'hommage aux morts de Charlie Hebdo, journalistes, dessinateurs, policiers, gardiens aura été l'une des dernières cérémonies au monument aux morts de Tinténiac.





La guerre finie, il faut rendre hommage et perpétuer le souvenir et immortaliser. Plusieurs thèmes sont proposés : le sacrifice, la douleur, la victoire et, plus quelquefois des sentiments pacifistes. 


On assiste à une standardisation des monuments avec la distribution de catalogues de marbrerie, de bronziers ou autres sociétés. Faire appel à un sculpteur pour une oeuvre originale coûte trop cher.

Utiliser le catalogue permet aux élus municipaux de célébrer les morts à moindre coût pour les finances publiques. 


Voyons comment l'installation du monument aux morts de Tinténiac s'est faite.





9 août 1914

Dans les premiers jours du mois d'août 1914 le conseil municipal se réunit et vote une motion de soutien à nos combattants.  Tout le monde pense que la guerre sera courte et que la victoire sera forte. Le slogan "Nach Berlin" est sur toute les lèvres. 


Dans les délibérations du conseil municipal les premiers départs parmi les conseillers sont notés dans les absences.






Puis c'est le maire qui est appelé sous les drapeaux. Peu ou pas de relation sur la guerre hors les demandes d'aides ou de souscriptions aux emprunts d'état ou à des associations spécifiques (Marins d'Etat, femmes de France et croix-Rouge)






Aucune mention spécifique aux environs du 11 novembre 1918 consacrant la Victoire.



A la séance du 10-10-1919, 


suite aux élections municipales, M. Robiou est élu maire avec 14 voix, M Aubry en ayant 2.

M. Aubry est élu comme adjoint avec 11 voix .




A la séance du 8 février 1920, 


M Robiou étant maire, "... le conseil municipal décide de prélever une somme des 2500 f sur les fonds libres en vue d'organiser une fête pour les combattants de la guerre 1914-1918"




6 juin 1920

Le 6 juin 1920 nouvelle élection du maire, M Aubry est élu avec 9 voix sur 15. M Chantrel est désigné comme adjoint avec 10 voix sur 15





L'idée de la réalisation d'un monument doit être dans l'air car lors de la réunion du conseil municipal du 13 juin 1920 "le conseil municipal désigne  MM. Clément, Gicquiaux, Hubert, Peigné, Lorre, Arthur, Josse et Aubry pour faire partie du comité de souscription pour l'érection d'un monument aux morts pour la France."


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1er  mai 1921


Le 1er mai 1921 une circulaire préfectorale mentionne toutes les formalités à remplir pour l'érection du monument. Le conseil vote à l'unanimité la décision de créer un monument aux morts.


Le lieu est choisi, ce sera place de la République, devant l'école communale de garçons. au carrefour de la RN 137 et du chemin de grande communication n° 20




Le conseil considère que les plans et devis sont bien établis dans l'ensemble et le détail. Le montant du devis estimatif se monte à 15 000 fr. Le conseil considère que cette somme n'est pas exagérée. 


Le conseil prend note qu'il dispose déjà d'une somme de 10 000 fr. résultat de la souscription, de la vente des sapins du cimetières et des crédits budgétaires.

Une somme de 5 000 fr est porté au budget additionnel de 1921 et est prise sur les fonds libres.


28 août 1921 

l'aménagement de la place de la République s'avère nécessaire pour la réalisation du monument, des caniveaux doivent être réalisés, une bordure en granit et des pavés devront être posés. Ce projet va être mis en adjudication.


25 décembre 1921


"Le conseil municipal autorise monsieur le maire à passer un traité de gré à gré avec M. Jacomet, négociant à Villedieu (Vaucluse), en vue de l'achat du poilu en bronze choisi par le comité pour être placé sur le monument aux morts pour la patrie". 








Hector Jacomet est un industriel et un fondeur établi dans le Vaucluse à Villedieu.  Il sera maire de Villedieu de mai 1925 à Juillet 1934 



Conçu par le sculpteur Etienne Camus de Toulouse, le Poilu au repos main sur le fusil "est l'un de ses grands succès. 

" Nous avons l’honneur de vous remettre, ci inclus, un Projet de MONUMENT COMMEMORATIF pour les soldats de votre Commune morts à la Grande Guerre, au cas où votre choix ne serait pas encore définitivement fixé.


Nous appelons votre attention sur le travail que nous vous offrons, en fonte de fer ciselée, bronzée au four et patinée incomparable comme beauté et solidité.
Le délai de livraison est de trois mois maximum.
Si notre offre vous intéresse, nous vous serons obligés de vouloir bien nous en informer le plus tôt possible. Les circonstances actuelles d’instabilités des cours et la hausse constante des fontes et aciers ne nous permettant pas d’assurer le prix de 3000 francs au-delà du 10 juillet prochain. Les
conventions passées avec notre fonderie, au prix actuel ne sont valables que pour un mois. En conséquence, les commandes fermes qui nous parviendront d’ici au 10 juillet inclus, seront livrées au prix de 3000 fr. franco d’emballage.
Passée cette date, une majoration du prix est annoncée." 
Lettre type des établissement Jacomet 

22 janvier 1922




Un traité en date du 10 janvier 1922 d'un montant de 9 500 fr est passé entre le maire et Jules Hignard entrepreneur de Lanhélin.




un traité avec M Mantrand de Saint-Servan pour l'érection du monument




Edmond Eugène Mantrand (1878-1925) alors architecte municipal de la commune voisine de Saint-Servan. Il réalisera la maison du Peuple de Saint-Malo

Un autre traité est passé avec M. Vaucelle architecte pour les travaux de trottoirs, caniveaux pour un montant de 8 190 fr.



et un contrat avec M. Chateau entrepreneur à Rennes pour la réalisation des trottoirs.







Entrepreneur de maçonnerie, il crée son entreprise en 1909. Il est élu maire de Rennes lors des élections municipales de 1935 et succède à Jean Lemaistre. Son mandat a été marqué par l’Occupation. Les Allemands occupent la ville à partir de juin 1940. Cependant, contrairement à d’autres villes, François Château est maintenu en poste comme maire de Rennes par le régime de Vichy.

12 mars 1922






4 juin 1922


Le conseil municipal décide de demander une subvention de l'Etat pour la réalisation du Monument aux morts




Les inscriptions sur le Monument aux morts



Sur le piédestal la phrase "GLOIRE AUX POILUS" est gravée dans le granite.


Dans un écu palmé le phrase gravée dans le marbre 

"Tinténiac à ses enfants morts pour la Patrie 1914 - 1918 "


Les noms des morts des autres guerres seront rajoutés ultérieurement.


Le monument comporte 105 noms de poilus décédés lors de la guerre 14-18





Sur la face sud une croix de guerre est gravée au-dessus la plaque portant les noms.

Cette face comporte 34 noms répartis en deux colonnes de 17 allant des Lettres L à T





La face ouest comporte 35 noms des lettres D à L en deux colonnes, l'une de 18 et l'autre de 17 


Enfin la face Nord comprend 36 noms des lettres A à D 

Deux noms semblent avoir été rajoutés ultérieurement (Mary M. et Rouyer Y). au bas de la plaque. Ils ne pouvaient être intercalés dans la plaque gravée.





mentions complémentaires






1939 1945

Les noms des neufs militaires décédés lors de cette guerre dont
Lieutenant Ferré A  Maire de Tinténiac 

et au bas du socle :"A la mémoire des anciens combattants d'Afrique du Nord 1952 - 1962



Compte-rendu de l'inauguration du monument aux morts dans le journal Ouest Eclair du 13 juin 1922

mardi 24 mars 2015

Tinténiac Ille et Vilaine déplacement du monument aux morts 24 mars 2015

24 mars 2015 Démontage du Monument aux morts


Traditionnellement, le culte des morts appartenait à l'Eglise qui, après la guerre, a fait apposer une plaque dans de nombreuses églises.

Mais, vingt ans environ après la séparation de l'Eglise et de l'Etat, les municipalités veulent en général rendre un culte laïc à leurs morts. Des dissensions vont naître du choix du monument, de son emplacement et aussi de son ornementation. Certaines querelles seront portées en Conseil d'Etat.

La croix est un exemple significatif. Latine elle est le symbole de l'Eglise. Or la loi du 9 décembre 1905, dans son article 28, "interdit d'apposer aucun signe ou emblème religieux sur les monuments publics...à l'exception...des terrains de sépulture dans les cimetières, des monuments funéraires...". 

En 1919, le Ministre de l'Intérieur règle ce problème en établissant une distinction entre les monuments commémoratifs "suivant qu'ils sont placés dans un cimetière ou sur une voie publique. En ce qui concerne les premiers, liberté entière doit être laissée aux municipalités pour l'ornementation ou les attributs dont elles voudront les revêtir; quant aux seconds, ils ne doivent comporter aucun emblème religieux".





Inauguré le 14 mai 1922, le monument aux morts de la guerre de 1914-1918 a été conçu par l'architecte Edmond Eugène Mantrand de Saint-Servan. La statue en bronze de fer provient des Ets Jacomet de la Villedieu dans le Vaucluse.

La statue mesure 1,60m de haut. Le Poilu est au repos les deux mains sur le fusil. Il est coiffé du casque Adrian.
La statue est posée sur une embase de granite de forme pyramidale. 
Le bloc principale marbrée sur les quatres côtés porte les noms des morts de la guerre 14-18. Viendront s'y rajouter les morts des guerres ultérieures.


Mais selon l'Ouest-Eclair, l'inauguration aurait eu lieu le 11 juin 1922. Au programme à 09h30 une messe solennelle et à 11 heures l'inauguration du monument.
A 12 heures mouvement d'ensemble par le Cercle Paul Bert de Rennes et à 12h30 banquet sur souscription, la municipalité offrant une carte à ses mobilisés de la Grande guerre.

Un socle en granite complète le monument.
Les grilles métalliques ont été supprimées lors d'une précédente restauration.


De 14 à 16 heures, exercice de gymnastique par un groupe du Cercle Paul-Bert puis concert par la musique de Tinténiac puis à 17 heures une course cycliste régionale avec 200 fr de prix. Enfin en soirée retraite aux flambeaux et feu d'artifice.



http://tinteniac-blog.blogspot.fr/2014/08/tinteniac-le-monument-aux-morts-hector.html

Situé square A. Tostivint au carrefour des rues de la Libération, des Trente, Nationale et Lamennais des travaux de voirie, d'aménagement et de réseaux obligent son déplacement d'une vingtaine de mètres contre le mur d'enceinte de l'ADMR




En ce 24 mars 2015, les travaux allant bon train, la statue et le monument ont pris leur envol.

L'une des dernières célébrations aura été l'hommage à Charlie.






Le sculpteur est Etienne Camus.

Habitant Toulouse, il réalise pour les Etablissements Hector Jacomet de Villedieu, dans le Vaucluse, la statue de “Poilu au repos” . Ce modèle d’édition en fonte de fer bronzée est sans doute le plus répandue en France, il en a été fabriqué 500 à 600 exemplaires. 






D’une taille de 1,60 m., pesant entre 200 et 220 kilos, “Le Poilu” était vendu de 3000 à 3.500 Francs. 

Il en existait une version peinte et une version en bronzo-ciment pouvant être livrée en ton bronze patiné ou en ton pierre de taille. 

Cette dernière version ne coûtait que 1.800 Francs.

































Toutes les photos (c) JM Bergougniou