Bon sang j'suis en retard!

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dimanche 3 août 2014

L'Hôpital de Tinténiac en 1915

Trouvée il y a de longues années dans une brocante, une carte photo représentant les blessés de l'hôpital de Tinténiac avec leur médecin.


Ce cliché a été pris devant l'école libre où se situait l'hôpital
Le texte 
La carte photo est datée sur le recto est du 15 février 1915 date du cliché et le verso avec le texte est datée du 25 février 1915



La carte postale est située par l'inscription avant la date "Tinténiac"
La carte a été expédiée sous pli car elle ne comporte aucune adresse. L'expéditeur transmettant ses amitiés à Madame Bellier, tout laisse penser que le destinataire est Monsieur Bellier.


L'expéditeur envoi son "meilleur souvenir" avec sa "gueule et celles de quelques uns de mes poilus à l'hôpital de l'école libre". Oû se trouvait alors l'école libre? Salle Du Guesclin?

Qui est l'auteur de cette carte? 

L'officier au centre la photo qui pourrait être un médecin militaire? ou alors le civil moustachu et barbu à ses côtés?

je pencherai fortement pour ce dernier, l'expéditeur est certainement de la région, il pourrait être un médecin civil réquisitionné.

Des animations sont organisées pour les blessés comme l'annonce l'expéditeur en envoyant le programme d'un concert organisé par lui-même. Ce programme ne nous est par parvenu malheureusement.
Il précise que la recette a été de près de 300 francs.

Il demande plus loin à son ami si "Monsieur le Curé" aurait quelque pièce pour soldats. Il envisage donc de nouvelles activités pour occuper ses patients.


Nous sommes en février, de nombreux poilus portent un cache-nez tricoté, certainement confectionné par des oeuvres locales féminines, cachant le numéro du régiment. Un seul col est visible portant le numéro 10. Parmi les blessés deux chasseurs (à pied) portant le béret traditionnel (la tarte).


Malheureusement ce document n'est pas signé…


L'annexe de Tinténiac dépendait de RENNES : Centre de chirurgie de 1er ordre dont dépendaient plusieurs annexes

  • -Hôpital militaire Ambroise Paré 
  • -hôtel dieu 
  • -annexe de Tinténiac 
  • -annexe de Pléchatel 
  • -annexe de la caserne du cloitre (1914-1923) 

    L'hôpital auxiliaire de Tinténiac occupait deux classes à l'école des garçons.

    Extrait de la réunion du Conseil Municipal de Tinténiac en date du 19 Novembre 1916 "... à la même séance M. le Président expose au Conseil municipal qu'il a reçu une lettre de M. le Médecin chef de l'hôpital militaire de Rennes le priant de provoquer une délibération du conseil l'autorisant à recevoir la somme de 196 Francs pour remise en état des deux salles de l'école publiques des garçons de Tinténiac ayant servi d'annexe à l'hôpital militaire de Rennes..."
Reprenant un article de Ouest-France du 11 novembre 2008 parlant de l'Hôtel Dieu et de l'annexe de Tinténiac

Pendant la Grande Guerre, Rennes était une vraie ville-hôpital. Écoles, facultés, casernes, hôtels et même grand séminaire avaient été mobilisés.
Ce matin, les autorités civiles et militaires se recueilleront au Panthéon rennais avant le début de la prise d'armes. « Sur les murs sont inscrits les 936 noms des soldats rennais morts pour la France pendant la Grande Guerre... » rappelle le livret Parcours de mémoire diffusé à l'usage des enseignants.

Tant de morts, mais combien de fois plus de blessés, rennais, bretons ou d'ailleurs ? Un Vitréen, Yves Connen, a recensé les établissements sanitaires ayant reçu des blessés à Rennes et aux alentours pendant la guerre 14-18. Un travail remarquable. « Ces établissements ont été progressivement mis en place pour faire face aux urgences » souligne-t-il.

À Rennes

Rennes, ville de l'état-major du 10e Corps d'armée de l'armée de Terre (Manche Ille-et-Vilaine et Côtes-du-Nord) était un « centre de chirurgie de premier ordre ». On trouvait également une infirmerie à la gare où l'on répartissait les victimes.

Rennes était aussi une ville hôpital. Avec l'hôpital militaire Ambroise-Paré, auquel était rattachée la 10e section des infirmiers militaires, cantonnée rue Vaneau et à l'abattoir... L'hôpital Ambroise-Paré a fermé au milieu des années 90 (restructurations décidées par l'ancien ministre de la Défense, François Léotard).

L'Hôtel-Dieu, avec des annexes à Pléchâtel et Tinténiac, fut également investi. « Puis une toute une série d'hôpitaux complémentaires créés pour faire face à l'urgence et au déferlement des blessés », note Yves Connen.

Il y avait le lycée de garçons avenue de la Gare (lycée Zola aujourd'hui), le collège Saint-Vincent et l'école Notre-Dame, annexe à la Providence, la clinique Sagesse et les hôtels Texier et Oberthur (principal centre neurologique).

À la fac de lettres

La faculté des lettres et la clinique Sainte-Anne (560 lits) disposaient d'un service d'appareillage hydrothérapique et de chirurgie maxillo-faciale (265 lits).

La caserne Mac-Mahon (abandonnée par l'armée de Terre en 2001) en lien avec l'hôpital Ponchaillou était un dépôt de convalescents et un centre ophtalmologique ; elle disposait d'annexes au collège Saint-Martin et rue du Manège. Comme l'école normale des jeunes filles avec une annexe à la clinique Sainte-Anne, bd de la Duchesse Anne.



L'école des Beaux-Arts, rue Hoche, faisait office de dépôt de convalescents. Le lycée de jeunes filles rue Jean-Macé (annexe chez les Spiritains à Piré-sur-Seiche) l'école nationale d'agriculture, rue de Saint-Brieuc, la faculté de droit, place Saint-Melaine (150 lits) accueillaient aussi des blessés.

D'autres étaient aussi acheminés rue Saint-Hélier (aujourd'hui ND-de-Lourdes) dans la salle des fêtes du CPB, rue de Paris, à l'hôtel des Trois-Croix, à l'école Sainte-Geneviève, faubourg de Nantes, à Ponchaillou, à l'école située bd de la Liberté, « pour les Belges » précise Yves Connen.

Le lycée de Coëtlogon, La Providence et Ponchaillou (ORL) le Vieux-Cours, pour les mutilés avaient été mobilisés en même temps que l'hospice Saint-Yves, le grand séminaire, rue de Brest avec des annexes à Hédé et Pléchâtel, la clinique Sainte-Anne, bd Volney et l'école normale, route de Saint-Malo.

Et aux alentours

Bruz était un dépôt de convalescents, Corps-Nuds une annexe de l'hôpital civil de Janzé, dans les locaux de la gendarmerie ; Hédé un hôpital auxiliaire géré par la société de secours aux blessés militaires ; Janzé un hôpital civil. A Piré-sur-Seiche, au château des Pères (spiritains), « on a accueilli les très grands blessés pour le calme... ».

On soignait aussi à Mordelles, à Saint-Méen-le-Grand (là aussi des blessés belges principalement) et Saint-Pern (chez les Petites Soeurs des Pauvres, Tour Saint-Joseph).

sources
Ouest-France


1 commentaire:

  1. Il y avait un hôpital auxiliaire à l'Ecole des Garçons, Place de la République car dans une délibération du Conseil Municipal du 19 novembre 1916 il y est fait mention :"...d'une somme de 196 Francs pour remise en état des deux salles de l'école publique des garçons de Tinténiac ayant servi d'annexe à l'hôpital militaire de Rennes."
    Christian Guillot

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