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dimanche 7 juin 2020

Tinténiac - le musée de l'outil et des métiers

Le Musée de l'Outil et des métiers de Tinténiac : "la belle ouvrage".




Tinténiac
Le site de Tinténiac est fréquenté depuis le Néolithique. Des vestiges, dont un abondant mobilier lithique et des céramiques du Néolithique moyen, sont retrouvés lors du tracé de la voie express Rennes-Saint-Malo.

Un village carolingien découvert à la Cocherais, a également livrés de nombreuses céramiques.
photo (c) JM Bergougniou
Ce n'est qu'en 1032 que l'on trouve la première mention officielle de Tinténiac, dans le cartulaire de l'abbaye Saint-Georges de Rennes. L'église et le village qualifié de « gros bourg », sont alors donnés par le duc de Bretagne Alain  à sa soeur, Adèle, abbesse de Saint-Georges, à l'occasion de la fondation de l'abbaye. L'abbesse rétrocède par la suite une grande partie de son fief.

photo (c) JM Bergougniou
En 1351, le seigneur Jean de Tinténiac s'illustre dans le combat des Trente, qui a lieu à Mi-Voie près de Josselin. Sa femme Jeanne de Combourg, lui donne une seule fille, Isabeau de Tinténiac. Celle-ci en épousant Jean de Laval-Châtillon, fait entrer la seigneurie dans la famille de Laval. De cette nouvelle union naît Jeanne de Laval qui devient, le 21 janvier 1374, la seconde épouse de Bertrand Du Guesclin.

photo (c) JM Bergougniou


Canal d'Ille et Rance
L'idée d'ouvrir une voie de navigation intérieure en Bretagne date du  siècle. Ce furent les différents blocus maritimes, imposés depuis 1688 sous le règne de Louis XIV qui amenèrent les États de Bretagne à faire étudier la mise en place d’un réseau de canaux, en Bretagne, ainsi que dans le Maine, par une commission spéciale créée fin 1782 : la commission intermédiaire pour la navigation intérieure de la province.

photo (c) JM Bergougniou
Cependant que plusieurs projets visant à relier l´Atlantique et la Manche sont élaborés au cours du 18e siècle.
Le 28 décembre 1803, le projet de Joseph Liard est adopté par le Conseil Supérieur des Ponts-et-Chaussées. Les travaux sont ordonnés par l'Arrêt consulaire du 21 pluviôse an XI à la suite de nouvelles menaces de blocus maritime par l'Angleterre

photo (c) JM Bergougniou

 
Le chantier démarre à Hédé le 12 juin 1804.
Le chantier de l’échelle d’écluses de Hédé, qui dure neuf ans, est réceptionné par Luczot de La Thébaudais en octobre 1817

photo (c) JM Bergougniou
Les travaux s'échelonnèrent entre le printemps 1804 - ils commencèrent exactement le 12 juin 1804 sur la commune d’Hédé et s’étendent rapidement au point central de partage, sur les communes de Guipel, Dingé et Bazouges sous Hédé, et l'automne 1832. 

photo (c) JM Bergougniou

Ils sont en grande partie ralentis par les dépenses de guerre et les évolutions des rapports diplomatiques entre la France et l'Angleterre. En 1815, les travaux sont presque achevés, mais la paix revenue et le blocus levé, le canal n'a plus d'intérêt militaire. Les travaux sont arrêtés pendant six ans, de 1816 à 1822, puis reprennent avec la nomination du Rennais l'ingénieur des Ponts-et Chaussées Camille-Jean Maugé. Le chantier est terminé le 10 juin 1832, jour où a lieu la première navigation d'essai. Le canal est officiellement ouvert le 5 octobre 1832. 

photo (c) JM Bergougniou

Entre 1860 et 1880, c'est de 1100 à 1800 passages de bateaux par an et le transport de marchandises qui s’élève à 150 000 tonnes. Le 26 avril 1857, le train fait sa première apparition en gare de Rennes. La ligne Rennes-Saint-Malo ouvre en 1864 aussi à partir de 1911, le volume de marchandises transportées sur le canal ne cesse de décliner.

À partir de 1923, les progrès du chemin de fer diminuent grandement le « fret » par voie d’eau (douce) entre Rennes et la Manche. Ce déclin sera accentué par le développement, après guerre, des axes routiers et des camions ainsi que par la construction du barrage de la Rance à partir de 1960.



En bordure du canal d’Ille-et-Rance, pour profiter des transports par péniches, dans les anciens bâtiments en bois construits dès la fin du XIXe siècle par des négociants en grains qui y stockaient engrais et intrants agricoles, le Musée de l’Outil et des Métiers retrace au travers d’outils et machines le travail des artisans ruraux qui, pendant des siècles, ont participé à la vie économique des bourgs et aux progrès techniques, par leur savoir-faire.

photo (c) JM Bergougniou

111 métiers et 3000 outils qui permettent de faire revivre les techniques ancestrales des artisans : serrurier, forgeron, maréchal-ferrant, menuisier, charron, bourrelier, cordonnier, sabotier, cerclier, tonnelier, cordier, atelier de fabricants de moulins à blé noir de Louis et Roger Hamon, collection de moulins à blé noir, et à café. 

photo (c) JM Bergougniou
Les bâtiments du Musée de l’Outil et des Métiers de Tinténiac sont divisés en plusieurs espaces. Divers ateliers sont présentés, reconstituant l’ambiance de l’époque avec l’ensemble des outils nécessaires, les machines utilisées et les pièces réalisées à différents stades de leur fabrication. Ainsi, l’atelier du bourrelier montre la couture à la main et la fabrication du collier de cheval ; pour le charron, la fabrication de la roue; avec l'atelier de Louis et Roger Hamon vous découvrirez la fabrication du moulin à blé noir qui moulu servira à réaliser les galettes.

photo (c) JM Bergougniou

Les artisans n'étaient pas que des ouvriers, ils étaient formateurs et enseignaient les apprentis qui devenaient des compagnons, ces derniers faisaient fréquemment le tour de plusieurs patrons pour bien apprendre le métier et les méthodes de chacun, c’est ensuite qu’ils devenaient artisans, la boucle était bouclée.

photo (c) JM Bergougniou

Une visite est toujours un voyage dans le temps pour découvrir, ou redécouvrir, les métiers qui faisaient vivre tous les bourgs des campagnes.


photo (c) JM Bergougniou

Il ne paie pas de mine ce musée siué dans l'ancien magasin à grains le long du canal, le dernier commerçant fut Emile Cotto qui cessat son activité en 1980. La municipalité alors rachète les locaux situés au bord du canal d'ille et Rance. Les bâtiments furent remaniés à plusieurs reprises mais la structure ancienne perdure.
Le musée de l'outil et des vieux métiers renferme des trésors rares.
photo (c) JM Bergougniou

La collecte commence dans les années 1950. C'est avec patience , qu'entouré d'anciens artisans, dont les rangs sont de plus en plus clairsemés, que Dominique Provost a réuni une collection absolument extraordinaire d'outils anciens : des milliers d'instruments en bois, métal, en cuir, des machines à coudre, des tracteurs et même un rouleau compresseur

photo (c) JM Bergougniou


Mis en scène dans des ateliers reconstitués avec soin, ils font découvrir les techniques, les réalisations, l'art de ces artisans présents dans tous les bourgs de campagne et mais aussi dans les villes avant que le moteur à explosion, l'industrialisation, le modernisme et l'électricité ne viennent les faire disparaître

photo (c) JM Bergougniou

« Si quelqu'un qui connaît le métier vient, il peut s'installer et travailler. Il y a tout ce qu'il faut. On a l'impression que le cordonnier est parti boire un coup au bistrot d'à côté et qu'il va revenir »




l'atelier du cordonnier est particulièrement remarquable, avec des matières brutes, des travaux commencés et ou en cours de fabrication, enfin les produits finis. Remarquables ces « réclames » de l'époque accrochées au mur. On y découvre les chaussures, les galoches, les brodequins, les formes, les semelles, les ébauches, le cuir, les fers, la maille.
photo (c) JM Bergougniou












En Bretagne qui ne connait la chanson "Sont sont les gars de Locminé qu'ont de la maillette sans dessus dessous, sont sont les gars de Locminé qu'ont de la maillette dessous leurs souliers."
la maille et la maillette sont de petits clous qui, comme les fers, permettaient d'éviter l'usure trop rapide des semelles, et assuraient une bonne adhérence en tous terrains.
On en apprend sans cesse sur l'utilisation des outils mais aussi sur tout ce qui faisait la richesse et le savoir-faire des artisans.

photo (c) JM Bergougniou

Des noms à faire rêver qui se sont perdus
si les vitrines renferment des merveilles, on sera ébahi par la diversité des noms pour des outils qui, à première vue se ressemblent tous.
Par exemple, dans une vitrine une multitude de compas : du « maître à danser » qui mesure l'intérieur et l'extérieur, au grand compas en fer forgé, en passant par le compas d'horloger on va découvrir le compas d'épaisseur, le compas de tonnelier, les compas d'intérieur droit, à ressort, ceux pour réduire en largeur la douelle, le compas de rapport, le palmer, les pieds à coulisse, les trusquins et autres roulettes.

photo (c) JM Bergougniou

Du compas au tonneau


Ce sont nos ancêtres les Gaulois qui, dit-on, auraient inventé le tonneau. Chez le tonnelier, on connait fûts et barriques, baquets et seaux, mais qui connait la velte qui servait à mesurer la quantité de cidre dans les tonneaux?

photo (c) JM Bergougniou

L'atelier du tonnelier présente ainsi un spécimen de fût de plus de 1 100 litres soit 5 barriques de 220 litres. Conserver un liquide est difficile quand les quantités sont importantes, jarres et amphores montrent leurs limites, quand les agriculteurs commenceront à produire du cidre, du vin, de la bière en quantité il fallut innover.
Le Tonnelier fabrique également des barils, des barillets pour le vinaigre ou des salaisons mais encore des cuves à lessiver, des barattes à beurre, des seaux, des baquets et bien d’autres choses encore.
photo (c) JM Bergougniou

La fabrication des tonneaux n’a guère évoluée depuis plus de 2000 ans. Pour confectionner un tonneau, le tonnelier a besoin d’une vingtaine de « douves ou douelles » façonnées dans des merrains, (bois de chêne découpées en planche) séchées pendant deux ans environ. Réunies en couronne, les douelles sont ceinturées et trempées pendant une ou deux nuits pour leur donner la courbure souhaitée.
photo (c) JM Bergougniou


En suite, il faudra chauffer le bois pour serrer les douelles à l’aide du bâtissoir puis les cercler avec du baliveau de châtaigner et lié avec de l’osier comme auparavant. Aujourdhui, le cerclage se fait avec des feuillards qui sont rivetés.
photo (c) JM Bergougniou
Pour ce faire le tonnelier emploiera différents outils : l’herminette ou asse, le bâtissoire ou cabestan, la bondonnière, le tire fond, le cauchoir, le chien ou tire, la colombe, le banc, la plane droite ou courbe, la curette, le maillet, le racloir, le trusquin, la varlope, le jabloir ou rat, le compas.

 
le bourrelier

photo (c) JM Bergougniou

Les chevaux étaient présents en ville comme à la campagne, les transports se faisaient en diligence, en charette, en char à banc, le cheval est itilisé pour le labour, la moisson, les foins, le débardage, le halage avec des chevaux. Colliers, selles, harnais, oeillères, lanières, rênes, licols et bricoles étaient l'oeuvre du bourrelier.

Mais le cheval n'était pas le seul animal de trait. Selon les régions on va retrouver des bovins (vaches ou boeufs), des ânes, des mules ou mulets, des boucs ou des chiens.

Le harnachement d'un cheval de trait comporte de nombreuses pièces : le collier, les sangles, la sous-ventrière, la sellette, la croupière, le surdos, la branche de croupière, l'avaloire, la chaine dossière. Pour tirer de lourdes charges on est passé de la bricole au collier. Des brancards maintiendront le véhicule à distance du cheval et viennent s'appuyer sur la sellette.
photo (c) JM Bergougniou
Le cuir est découpé en bandes avec un couteau mécanique qui ressemble à un trusquin de menuisier. Une fenderie va permettre d'amincir le cuir, les rainettes permettent de marquer le cuir. Le travail le plus délicat est la couture du cuir. On utilise du fil de lin, il est souple et ne coupe pas le cuir, on enduit le fil de cire d'abeille ou de poix

photo (c) JM Bergougniou
Il faut au minimum huit plus de fil que la longueur de la couture. Les trous de la couture sont tracés avec des griffes avant d'être percés avec une alène. Le couteau à pied sert à travailler les extrémités d'une sangle pour les assembler (les doler).

Dans l'atelier du bourrelier on va découvrir comment fabriquer un collier, à partir d'une forme en bois, comment comment le remplir avec un bourroir.
photo (c) JM Bergougniou
Du fil et des aiguilles, des alènes, du cuir et du bois et ces créer le corps du collier en cuir et en tissu, comment percer et coudre. On découvre ainsi alènes et aiguilles, fils et poix pour enduire le fil avec mêmede grosses bobines de ficelle en papier. En effet, pendant la Seconde Guerre mondiale et dans les années qui ont suivies, face à la pénurie, on fabrique de la ficelle et même de la corde avec du papier.

photo (c) JM Bergougniou


Les outils du bourrelier
La griffe à molette, le rembourroir, les aiguilles, les alènes, la paumelle, le demi-rond ou couteau à pied, le tranchet, l'emporte-pièce, la pince à coudre...
Le musée présente une multitude d'autres choses.
photo (c) JM Bergougniou

Petit musée sur la vie locale et rurale pour découvrir un passé finalement pas si lointain.
Des objets insolites se rencontrent à foison comme une brosse à cirer le parquet, des pinces à sucre utilisées dans les commerces pour casser les pains de sucre de plusieurs kilos.  
photo (c) JM Bergougniou
Quatre modèles sont exposés. Elles étaient utilisées dans les commerces pour casser les pains de sucre de plusieurs kilos. « C'était utilisé avant la création du sucre en pierre, vers 1914. » La grosse pince ressemble à des fers. À la maison, pour recasser les morceaux achetés, on prenait d'autres pinces qui ressemblaient à des sécateurs. La plus ancienne au musée, une belle pièce en fer forgé, date de la fin du XVIIIe siècle.
photo (c) JM Bergougniou

Ala question de savoir combien d'outils différents le musée renferme, Dominique Provost, le créateur du musée, avoue : « Des milliers, sûrement, mais je ne sais pas plus précisément.» Un inventaire est pratiquement impossible.
photo (c) JM Bergougniou

UUne collection impressionnante.
SSi les différents métiers sont représentés avec les outils, les machines, on trouve aussi des documents comme des contrats de travail, d'apprentissage...
Des poids et des mesures
Nous sommes habitués au mètre, au kilo; au litre... l'occasion de se faire une idée des mesures utilisées sous l'Ancien Régime. Il y avait la ligne qui correspond à 2,255 mm du système métrique ; 12 lignes égalent un pouce et 12 pouces un pied. Mais attention : le pied variait selon les régions. Celui de Champagne était de 33 cm, celui du Piémont, de 51 cm et des poussières.
«Ces mesures n'ont pas complètement disparu. Aujourd'hui, les cadrans de montres ou d'horloges sont toujours calculés en lignes et en pouces. Et bien souvent, elles ont été utilisées par les artisans jusque dans les années 1950-1960. »
photo (c) JM Bergougniou

J'aime la galette savez-vous comment?
Après le décès de M. Roger Hamon, la famille a proposé au Musée de l’outil et des métiers de Tinténiac la totalité du matériel et de l’outillage qui composait l’atelier du fabricant de moulins à blé noir à Plougueneuc, sans doute le dernier fabricant de ces moulins. C'était l'occasion de mettre en place au musée un nouvel atelier, celui de la fabrication des moulins à blé noir où l’on peut voir toutes les machines nécessaires à leur réalisation, les différentes étapes de fabrication ainsi qu’une collection de ces moulins. Certains sont signés, beaucoup sont anonymes. Chaque ferme, chaque famille possédait son propre moulin.
photo (c) JM Bergougniou
Tous les éléments comme pour de nombreux autres ateliers, permettent de monter une exposition; pour le blé noir, elle est unique ; en effet, les ateliers de fabricants de moulins à blé noir, recensés par M. André Gaucheron, ont disparu depuis longtemps







Le Musée peut donc présenter une exposition « Autour du Blé Noir » (semer et récolter du blé noir, exposer les fléaux qui servaient au battage, ramassage de la graine, obtention de la farine avec ces moulins spécifiques, fabrication de la galette de 


Le charron
photo (c) JM Bergougniou


Le moyeu est souvent tourné dans l'orme. On y monte deux frettes à chaud. On va le fixer pour tracer les mortaises de rais qui sont percées et creusées. Les mortaises reçoivent les tenons obliques des rais. Les rais en chêne ont un pied rectangulaire et une languette ronde. Il y a toujours deux rais sur un élément de jante. Ceux-ci sont en frêne généralement tors. 

photo (c) JM Bergougniou
On les découpe à la scie à ruban en se basant sur des gabarits. Les éléments de la jante sont maintenus par des chevilles de chêne dur. les joints biseautés ne se ressère qu'à la pose du bandage métallique. Le moyeu est alésé pour recevoir la boite d'essieu en fonte qui est introduite de force et fait fonction de coussinet sur la fusée. Une goupille retient la roue sur la fusée.


Quelques outils du charron 

Appareil à fixer les boîtes d'essieu, Serre-joint, serre-rais ou chaîne de charron, hache à un seul biseau, scie à châssis, vilebrequin, plaque d'embattage, rabot à rais, jarvis, planes, compas d'épaisseur, roulette, mesure à faire des rais, fausse équerre




N'hésitez pas à venir nous retrouver à Tinténiac 5 quai de la Donac...

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